Retour / Back

Le Râleur latino
Al-Qaida : "Nettoyer le Maghreb des fils de la France et de l'Espagne"

MADRID, vendredi 21 septembre 2007 (LatinReporters.com) - Pour reconquérir El-Andalous, l'ancien paradis musulman ibérique, il faut "nettoyer d'abord le Maghreb musulman des fils de la France et de l'Espagne" dixit jeudi en vidéo sur Internet le médecin égyptien Ayman Al-Zawahiri, nº2 d'Al-Qaida, la multinationale confessionnelle du nettoyage à l'explosif.

Mais pourquoi les dynamiteros d'Allah veulent-ils lessiver les compatriotes de Sarkozy, que les boues de la guerre en Irak n'ont pourtant jamais éclaboussés? Et pourquoi aussi les concitoyens de Zapatero, sortis du bourbier irakien en 2004? Ces questions sont plus pertinentes encore lorsqu'on considère la compréhension de la France et de l'Espagne à l'égard d'une future Palestine qui mobilise tant Al-Qaida.

Les activistes de l'anti-racisme à sens unique, pour qui l'Occidental est toujours le mécréant, répondront, comme Al-Qaida, que Français et Espagnols sont dans le sale camp des impérialistes, des néocolonialistes, des non-musulmans, des infidèles, des impurs.

S'y ajoutent des griefs plus conjoncturels -contingents armés français et espagnols sous bannière de l'ONU en terre musulmane d'Afghanistan et du Liban- et la nostalgie historique indélébile de l'El-Andalous, le califat qui couvrit du 8e au 15e siècle l'Andalousie et d'autres régions de l'Espagne et du Portugal contemporains.

Survivent par ailleurs aujourd'hui deux confettis d'empire espagnols, les villes de Ceuta et Melilla, enclavées sur la côte méditerranéenne du Maroc. Ensemble, elles abritent près de 140.000 habitants, dont 40% de musulmans. Al-Qaida multiplie les appels à la fin de leur "occupation", comparée à celle de la Tchétchénie par la Russie.

Abdallah Rami, analyste du Centre d'étude de sciences sociales de Casablanca, confie au quotidien espagnol El Pais que "les fils de la France et de l'Espagne" vilipendés par Al-Zawahiri seraient avant tout les régimes au pouvoir à Alger et Rabat, considérés par Al-Qaida comme les laquais des anciennes puissances coloniales.

Les moudjahidines de la région unifiés récemment sous la bannière d'Al-Qaida au Maghreb Islamique ont en effet revendiqué les derniers attentats perpétrés en Algérie et au Maroc. Mais la crainte de prochaines tragédies à Ceuta et Melilla hante les services espagnols de sécurité.

A Madrid, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, président du gouvernement, considère que la menace "n'est pas nouvelle". Il s'en remet à l'efficacité policière nationale et internationale. Plus de 330 présumés terroristes islamistes ont été interpellés en Espagne sous le mandat zapatériste.

Vainqueur inattendu des élections législatives du 14 mars 2004, trois jours après les attentats islamistes de Madrid (191 morts et 1.824 blessés), le leader socialiste avait parmi ses points cardinaux l'Alliance des civilisations entre Occident et Islam, ainsi que la paix avec les séparatistes basques de l'ETA. A six mois des élections législatives de mars 2008, les menaces terroristes basque et islamiste demeurent néanmoins aussi vives qu'à l'époque du gouvernement conservateur de José Maria Aznar (1996-2004).

Se laver les mains et le coeur en fuyant l'Irak, comme l'imposa en 2004 M. Zapatero à son armée, était donc inutile. D'autant plus qu'Al-Qaida est convaincue, elle le pressentait sur Internet alors qu'elle préparait les attentats de Madrid, que l'Espagne socialiste est dans l'Occident souillé un maillon plus faible encore que ne l'était l'Espagne aznariste et donc tout aussi susceptible d'être blanchi à l'explosif au moment que les terroristes jugeront le plus opportun.

Dernière heure
AL-QAIDA FRAPPE EN ALGÉRIE : 9 BLESSÉS, DONT 2 FRANÇAIS


ALGER, vendredi 21 septembre 2007 - Au lendemain des menaces d'Al-Zawahiri, nº2 d'Al-Qaida (article ci-dessus), un attentat suicide revendiqué par une branche de cette organisation terroriste islamiste a fait vendredi neuf blessés, dont 2 Français et un Italien, près de Lakhdaria, a quelque 70 km au sud-est d'Alger.

Un kamikaze a lancé son véhicule piégé sur les trois étrangers, qui circulaient en voiture sous escorte policière. Cinq policiers et un chauffeur algériens sont aussi blessés.

"Al-Qaida au Maghreb Islamique" a revendiqué l'attentat au bureau d'Alger de la chaîne satellitaire de télévision Al-Arabiya. Le texte de revendication précise que l'attentat a été perpétré par le militant islamiste Othman Ben Jaafar, au volant d'un véhicule contenant plus de 250 kg d'explosifs.

Le ministère français des Affaires étrangères a par ailleurs révélé vendredi que deux autres Français ont été rapatriés d'urgence à Paris mardi dernier, à la suite d'une tentative frustrée d'enlèvement dont ils ont été la cible en Algérie également.



© LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne