Cayuco de Subsahariens arrivant à Los Cristianos (Canaries) - © Dux Garuti

MADRID, lundi 8 mai 2006 (LatinReporters.com) - Quelque 5.000 depuis janvier, plus de 500 les trois derniers jours: des clandestins d'Afrique noire embarqués en Mauritanie ne cessent d'affluer aux îles Canaries sur des pirogues de pêche, les cayucos, qui jouent à la roulette russe avec les vagues de l'Atlantique dans un périple d'un millier de kilomètres.

La garde civile parlait récemment de 1.200 noyés en 45 jours.

Spectaculaire et dramatique, cette immigration maritime de Subsahariens est numériquement marginale en Espagne par rapport à l'immigration surtout aérienne et routière de Latino-Américains, de Marocains et de Roumains. Mais elle déborde les structures d'accueil de l'archipel canarien, que Madrid doit soulager par le transfert de la majorité des clandestins vers l'Espagne continentale.

L'opposition conservatrice veut y voir "l'effet d'appel" de la régularisation de 600.000 sans papiers, voici juste un an, par le gouvernement socialiste de M. Zapatero. Cette régularisation massive avait été critiquée par la France, l'Allemagne et les Pays-Bas.

L'opposition, ainsi que des responsables syndicaux et d'organisations humanitaires évaluent à encore plus d'un million le nombre actuel de clandestins en Espagne. Le ministre du Travail réfute ce chiffre, gonflé selon lui par la comptabilisation d'immigrés sans permis de travail quoiqu'en en situation légale, tels les enfants et conjoints de régularisés.