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Espagne - Un avion de Spanair s'écrase à Madrid : 153 morts et 19 blessés
MADRID, jeudi 21 août 2008 (LatinReporters) - Le bilan officiel de la plus grave catastrophe aérienne depuis 25 ans en Espagne est de 153 morts et 19 rescapés blessés. Ils étaient à bord d'un appareil de la compagnie espagnole Spanair qui s'est écrasé et s'est incendié au moment où il décollait, le 20 août vers 14h30, de l'aéroport de Madrid-Barajas.
Des familles espagnoles entières qui partaient en vacances ou revenaient aux Canaries sont décimées. La vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, a indiqué que 18 étrangers de 11 nationalités figurent aussi parmi les 153 morts. Dix-sept de ces étrangers décédés étaient recensés jeudi soir: cinq Allemands, trois Français, un Italien, une Suédoise, un Bulgare, un Turc, un Mauritanien, un Brésilien, un Indonésien, un Gambien et un Colombien. Le roi Juan Carlos et la reine Sofia, ainsi que le président du gouvernement, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, et le chef de l'opposition conservatrice, Mariano Rajoy,ont interrompu leurs vacances pour venir réconforter à Madrid les blessés et les proches des victimes. L'Espagne devait observer les 22, 23 et 24 août trois jours de deuil national. Plusieurs témoins cités par les médias espagnols disent avoir vu le réacteur gauche prendre feu (et exploser, selon certains témoins) au moment où l'avion s'était déjà élevé d'une cinquantaine de mètres. L'appareil déviait alors brusquement à droite et s'écrasait sur une dénivellation boisée bordant sa piste d'envol. Dans un brasier alimenté par 15 tonnes de kérosène, de nombreuses victimes ont été carbonisées. La plupart des rescapés sont gravement brûlés. Agés de 3, 8 et 11 ans, à peine 3 des 22 enfants ont survécu. Théoriquement, l'appareil aurait pu décoller avec la puissance d'un seul de ses deux réacteurs. Les enquêteurs de l'Aviation civile espagnole n'écartent pas l'hypothèse d'une avarie de gouvernail provoquée par l'expulsion d'éléments d'un moteur. Sur les MD82, les réacteurs sont situés au bout du fuselage, à proximité du timon de queue. Peu avant le décollage fatal, les pilotes avaient renoncé à une première tentative pour problème technique. Des responsables de Spanair ont confirmé que la surchauffe d'une prise d'air avait alors été détectée, puis "traitée et isolée". Les passagers étaient restés à bord entre les deux tentatives de décollage. Les deux boîtes noires de l'appareil ont été récupérées. Leur examen révélera peut-être les causes précises de la catastrophe. L'appareil sinistré était vieux de 15 ans, dont 9 au service de Spanair. Il avait passé en janvier la dernière grande révision réglementaire, suivie en mai d'une révision ordinaire. L'avion comptait plus de 30.000 heures de vol. Un commandant de bord interviewé par une chaîne de télévision espagnole estime que la vie utile d'un MD82 bien entretenu peu atteindre 80.000 heures de vol. Filiale de Scandinavian Airlines System (SAS), Spanair est la plus importante compagnie aérienne espagnole après Iberia. Frappée par la crise économique et la hausse des prix des carburants, en perte de 81 millions de dollars au premier semestre 2008, Spanair prépare le licenciement annoncé de 1.100 de ses 3.300 employés. Peu avant la catastrophe de Madrid-Barajas, ses pilotes menaçaient de faire grève, dénonçant notamment des horaires excessifs. Il s'agit de l'accident d'avion le plus meurtrier en Espagne depuis celui d'un Boeing 747 de la compagnie colombienne Avianca, à Madrid le 27 novembre 1983 (181 morts). La pire catastrophe de l'histoire de l'aviation civile se produisit en Espagne, aux Canaries, lorsque deux Boeing 747, un hollandais de la KLM et un américain de la Pan Am, se percutèrent sur l'aéroport de Tenerife le 27 mars 1977, faisant 585 morts. © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
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