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Du marxisme-léninisme au libéralisme libre-échangiste
République dominicaine: Leonel Fernandez président jusqu'en 2012

Jeudi 22 mai 2008 (LatinReporters.com) - Leonel Fernandez a conquis le 16 mai 2008, avec 53,83% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, un troisième mandat le maintenant à la tête de l'Etat jusqu'en 2012. Déjà président de 1996 à 2000 et de 2004 à 2008, ce libéral de centre droit manie encore parfois, sans inquiéter Washington, une phraséologie remontant aux racines théoriquement marxistes de son Parti de la libération dominicaine (PLD).

Agé aujourd'hui de 54 ans, Leonel Fernandez participa en 1973 à la fondation du PLD de Juan Bosch, premier président dominicain de gauche, écarté du pouvoir en 1963 lors d'un coup d'Etat appuyé par les Etats-Unis sept mois seulement après l'investiture suivant sa victoire à la présidentielle de décembre 1962.

Principal leader de gauche des Caraïbes après Fidel Castro dans les années 1960, Juan Bosch avait été élu comme candidat du Parti de la révolution dominicaine (PRD), qu'il fonda en 1939 avant de l'abandonner pour créer le PLD. PRD et PLD, les deux enfants politiques de Bosch, monopolisent aujourd'hui plus de 90% des préférences politiques des Dominicains et se succèdent à la présidence quasi à tour de rôle depuis 1992. Le 16 mai dernier, le candidat présidentiel du PRD, Miguel Vargas, obtenait 40,48% des suffrages.

Considéré comme social-démocrate, le PRD est membre de l'Internationale socialiste. Quant au PLD de Lionel Fernandez, son histoire, telle que décrite encore actuellement sur son site Internet, se réclame "de l'analyse marxiste" et d'une "structure de cadres de style léniniste basée sur le centralisme démocratique".

Dans la pratique néanmoins, le PLD est considéré aujourd'hui par les analystes comme un parti libéral de centre droit partisan du libre-échange et convaincu des avantages présumés que procure à la République dominicaine son inclusion dans l'accord de libre commerce liant l'Amérique centrale aux Etats-Unis. La phraséologie de gauche qu'utilise encore sporadiquement Leonel Fernandez lui assure une efficacité électorale, mais ne crée pas de fossé entre Saint-Domingue et Washington.

L'un des analystes les plus cités dans les médias latino-américains, Isaac Bigio, estime l'évolution du PLD comparable à celle de l'APRA d'Alan Garcia et du Parti de libération nationale (PLN) d'Oscar Arias, actuels présidents respectifs du Pérou et du Costa Rica. Membres de l'Internationale socialiste, l'APRA et le PLN ont abandonné l'étatisme et le protectionnisme, misant sur deux ingrédients essentiels de la globalisation, le libre-échange et les grands investissements privés.




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