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De l'élection présidentielle au Brésil dépend la suprématie régionale de la gauche ou de la droite (toutes tendances confondues)
Amérique latine - élections 2010 : calendrier et analyses

CALENDRIER ÉLECTORAL 2010
  • 9 mai - URUGUAY, élections municipales.
  • 16 mai - RÉPUBLIQUE DOMINICAINE, élections législatives et municipales.
  • 4 juillet - MEXIQUE, élection des gouverneurs de douze Etats.
  • 3 octobre - PÉROU, élections régionales et municipales.
  • 7 novembre - PARAGUAY, élections municipales.
L'année 2010 sera en outre animée par le lancement des précampagnes pour l'élection présidentielle, couplée aux législatives, de 2011 au Pérou (avril), au Guatemala (septembre), en Argentine (octobre) et au Nicaragua (novembre).

IMPORTANCE DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE BRÉSILIENNE

LatinReporters.com, 13 février 2010 - Le Brésil représente à lui seul, en termes de produit intérieur brut, de population (190 millions d'habitants) et de superficie, la moitié du sous-continent que forment les douze pays situés au sud du canal de Panama. Sa couleur politique, aujourd'hui celle d'une gauche dite modérée, imprègne les orientations générales de l'Union des nations sud-américaines (Unasur).

Si le Brésil délaissait la gauche le 3 octobre 2010, alors que la puissance latino-américaine dominante au nord du canal de Panama, le Mexique, est déjà présidée par un chef d'Etat conservateur, Felipe Calderon, ces deux pays assureraient ensemble la suprématie d'une droite démocratique sur 52% des 570 millions de Latino-Américains et sur 60% du produit intérieur brut des pays d'Amérique latine et des Caraïbes.

Chili, Pérou, Panama, Costa Rica, Honduras et Colombie conforteraient amplement le duo Brésil-Mexique dans un éventail politique alors quasi continental s'étendant d'un centre partisan de l'économie sociale de marché à un néo-libéralisme tempéré (ou favorisé?) par la crise globale.

A noter dans ce contexte que l'actuelle étiquette de gauche du Brésil reflète mieux sa politique internationale que sa politique économique nationale, respectueuse du marché et des investisseurs étrangers.

Une éventuelle alternance au Brésil repose sur la candidature présidentielle de José Serra, gouverneur de l'Etat de Sao Paulo jusqu'à son entrée en campagne électorale. Il est le principal adversaire de Dilma Rousseff, dauphine du président sortant Luiz Inacio Lula da Silva et candidate de son Parti des Travailleurs (PT). La Constitution empêche le très populaire Lula da Silva de briguer un 3e mandat consécutif.

Candidat, lui, du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), José Serra, dont les convictions démocratiques le contraignirent à l'exil lors de la dictature militaire, fut déjà candidat à la présidentielle de 2002, forçant alors un second tour remporté par Lula da Silva avec 61% des suffrages. Comme ministre de la Santé, de 1998 à 2002, José Serra fit plier les multinationales pharmaceutiques sur les médicaments génériques, notamment pour combattre le sida.

Le candidat social-démocrate est considéré par certains analystes comme relevant du centre gauche, mais d'autres, plus nombreux, le situent au centre ou encore au centre droit. Son dernier poste politique, gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, le poumon économique du Brésil, et son opposition déclarée à "la tromperie d'esprits totalitaires" qui, selon lui, réduisent la démocratie sous prétexte de justice sociale (allusion à peine voilée au président vénézuélien Hugo Chavez) placent probablement aujourd'hui José Serra au centre droit de l'éventail politique latino-américain.

Sur le plan intérieur, un Brésil présidé par José Serra maintiendrait sans doute le cap socio-économique actuel. A l'extérieur, il serait moins complaisant que Lula da Silva envers les tenants latino-américains d'une gauche radicale.


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