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ONU - Brésil: Lula veut "des raisons de vivre, non de tuer ou mourir"
«Les pauvres doivent avoir des raisons de vivre, non de tuer ou de mourir», a déclaré mardi à New York le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, lors du débat général de la 61ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, la dernière que préside le secrétaire général Kofi Annan, dont le second et ultime mandat de cinq ans prend fin le 31 décembre. Le président Lula, qui sera probablement réélu lors des élections brésiliennes du 1er octobre prochain, a invoqué le droit de chacun au développement économique et social. Il a estimé que la paix et la justice devraient guider le nouvel ordre mondial, aussi bien dans l'intérêt des pays pauvres et des nations émergentes que dans celui des pays les plus riches. «Huit cent millions d'êtres humains -presqu'un habitant sur sept de la planète- n'ont pas assez à manger», a-t-il dénoncé. Il a rappelé que pour atteindre dans les temps voulus les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la communauté internationale devrait y consacrer 50 milliards de dollars supplémentaires chaque année. C'est possible, croit-il, au regard des «centaines de milliards de dollars investis pour permettre l'intégration des pays d'Europe de l'Est dans l'Union européenne» et pour mener la «seconde guerre du Golfe». Le président Lula da Silva a appelé à supprimer les barrières protectionnistes de manière à rendre le commerce international plus libre et plus juste. «Il faut briser les chaînes du protectionnisme», a-t-il insisté. Selon lui, les subventions accordées par les pays les plus riches, en particulier à leurs agriculteurs, «sont des menottes qui entravent le progrès et condamnent les pays pauvres à rester arriérés». Il a affirmé que «les soutiens financiers introduisant des distorsions dans le commerce international du fait des pays riches s'élèvent à la somme honteuse d'un milliard de dollars par jour», alors que «900 millions de gens vivent avec moins d'un dollar par jour dans les pays pauvres et en développement». Dans le même sens, Thabo Mbeki, président de l'Afrique du Sud, a constaté, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qu'il «est impossible de parvenir à un partenariat quand les pays riches s'arrogent unilatéralement le droit de fixer les programmes et les conditions de leur mise en œuvre». Le président sud-africain a attribué à «l'indifférence et à l'égoïsme» le fait que le Consensus de Monterrey sur le financement du développement n'ait pas été appliqué, ce qui a encore accru les difficultés auxquelles se heurtent les pays en développement, essentiellement en Afrique, pour réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement. «Sachez, a prévenu Thabo Mbeki, que des millions de personnes attendent, année après année, de pouvoir apprécier concrètement les fruits des promesses et réformes qui n'arrivent pas. Ils attendent toujours et deviennent de plus en plus impatients». © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
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