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"Ingrid est en danger de mort imminente" Colombie-Betancourt: nouvel appel de Sarkozy à Marulanda, chef de la guérilla des FARC
PARIS, mardi 1er avril 2008 (LatinReporters.com) -
"Libérez Ingrid Betancourt et ceux des otages qui sont les plus affaiblis! ... Ne
laissez pas perdre l'occasion qui se présente. Ce serait une
faute politique grave en plus d'une tragédie humanitaire. Ce serait
un crime, vous seriez responsable de la mort d'une femme" s'exclame le
président français Nicolas Sarkozy dans un message, radiotélévisé
le 1er avril, adressé à Manuel Marulanda, chef suprême
de la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires
de Colombie). Cette guérilla séquestre Ingrid Betancourt depuis
le 23 février 2002. MESSAGE RADIOTÉLÉVISÉ DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE À MANUEL MARULANDA, CHEF DES FARC (Texte intégral - Paris, 1er avril 2008) "J'adresse ce nouveau message à Manuel Marulanda et aux commandants des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie. Les dernières informations qui nous parviennent au sujet d'Ingrid Betancourt et les témoignages d'anciens otages sont profondément alarmants. Ils confirment que l'état de santé d'Ingrid s'est détérioré si gravement que sa vie est désormais menacée. Ingrid est en danger de mort imminente. Elle n'a plus la force de résister à une captivité interminable qui s'enfonce dans la tragédie. Devant cette situation, Monsieur Marulanda, vous devez comprendre l'attente de la France et de la communauté internationale. Nous constatons que les libérations intervenues depuis le début de l'année ont fait renaître un espoir. Elles ont démontré qu'il était possible de débloquer la situation. Il faut maintenant tirer parti de cette dynamique. J'attends donc de vous la marque d'humanité sans laquelle tout s'enlisera de nouveau. Puisqu'il suffit désormais d'une décision de votre part pour sauver une femme de la mort et faire vivre l'espoir pour tous ceux qui restent détenus : prenez cette décision, relâchez Ingrid Betancourt ! Par cet acte déclencheur, vous répondrez à l'insupportable attente des familles et à la clameur de la communauté internationale unanime. Vous rendrez compréhensible votre discours. Vous dessinerez enfin des voies d'avenir. Vous ouvrirez des perspectives pour la paix. Alors, vous qui dirigez les FARC, vous avez, maintenant, un rendez-vous avec l'Histoire : ne le manquez pas ! Libérez Ingrid Betancourt et ceux des otages qui sont les plus affaiblis ! La France est, et restera, mobilisée pour un accord humanitaire. Ne laissez pas perdre l'occasion qui se présente. Ce serait une faute politique grave en plus d'une tragédie humanitaire. Ce serait un crime, vous seriez responsable de la mort d'une femme. La France n'attend qu'un signal de votre part pour organiser aussitôt, en liaison avec les autorités compétentes, une mission humanitaire pour aider à la prise en charge d'Ingrid et de ses codétenus les plus affaiblis. Nous n'avons pas le droit de rester sans rien faire. C'est maintenant et c'est tout de suite. Il en va de la vie d'une femme. Chacun est désormais placé devant ses responsabilités. Vous avez les vôtres, assumez-les." DERNIÈRE HEURE Pour accéder aux FARC et à Ingrid Betancourt Mission humanitaire française en Colombie, qui suspendra des opérations militaires PARIS / BOGOTA, mardi 1er avril 2008 (LatinReporters) Communiqué de la présidence de la République française diffusé à 20h38: "Le Président de la République [Nicolas Sarkozy] a pris l'initiative d'appeler le Président colombien M. Alvaro Uribe ce soir. Il lui a fait part de son extrême inquiétude devant les informations relatives à l'état de santé de Mme Ingrid Betancourt qui apparaît aujourd'hui en danger de mort imminente. Il lui a fait part de son intention de dépêcher sans délai une mission humanitaire sur place pour prendre contact avec les FARC et obtenir accès à notre compatriote. Il a demandé au Président colombien de suspendre toute forme d'opérations militaires pour assurer la sécurité et le succès de cette mission. Fort des assurances reçues, le Président de la République réitère son appel aux FARC à saisir cette occasion unique pour relâcher Mme Ingrid Betancourt." Précisions à Bogota du président colombien Alvaro Uribe: "...Dès notre réunion à Paris avec le président Sarkozy [le 21 janvier 2008; ndlr], nous lui avions exprimé toute notre volonté de donner des facilités pour qu'une mission médicale internationale prenne contact avec les séquestrés [otages des FARC; ndlr] et s'occupe d'eux afin d'éviter que leur santé ne se détériore davantage... Lorsque nos autorités compétentes seront informées par la mission humanitaire [française, accompagnée de la Croix-Rouge internationale; ndlr] des coordonnées de l'endroit où elle doit se rendre pour protéger la santé faiblissante des séquestrés, d'Ingrid Betancourt et des autres otages, nous suspendrons en cet endroit les actions militaires pour faciliter le travail de cette mission humanitaire". Rappel Le président colombien Alvaro Uribe a réitéré la semaine dernière sa promesse d'octroyer une forte récompense financière aux guérilleros qui trahiraient leurs chefs et déserteraient en emmenant leurs otages vers la liberté. Il a aussi, par décret, autorisé l'élargissement des rebelles des FARC emprisonnés, même ceux condamnés pour crimes contre l'humanité, à condition que la guérilla libère un nombre indéfini d'otages, voire la seule Ingrid Betancourt. © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
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