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Colombie-Ingrid Betancourt: 11 députés otages des FARC tués "sous un feu croisé"
Selon le communiqué des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes), les tirs croisés dont auraient été victimes les députés se seraient produits le 18 juin "lorsqu'un groupe militaire non identifié attaqua le campement" où les rebelles retenaient les séquestrés. Cette information dramatique va relancer les conjectures sur le sort d'Ingrid Betancourt. Elle est séquestrée par les FARC depuis le 23 février 2002. La dernière preuve incontestée de vie est une vidéo diffusée par une télévision colombienne le 30 août 2003. Réalisée par la guérilla, cette vidéo montre la Franco-Colombienne, ex-candidate à la présidence de la Colombie, monologuant durant 22 minutes. Elle invitait notamment le président colombien Alvaro Uribe à superviser personnellement les opérations militaires visant à libérer des otages, afin "d'en évaluer les possibilités de succès et donc la garantie que ceux qui sommes séquestrés allons être libérés, mais non en échange de notre mort". Dans le cadre hypothétique d'éventuels pourparlers avec le gouvernement colombien, la guérilla des FARC se dit depuis longtemps disposée à négocier la libération de ses otages politiques en échange de celle de centaines de rebelles emprisonnés. L'exigence des FARC d'une démilitarisation préalable de la zone de 800 km2 où ils proposent l'ouverture de cette négociation est jugée inacceptable par le président Uribe. Les principaux otages politiques des FARC sont Ingrid Betancourt, trois Américains au service du gouvernement colombien et des élus nationaux et régionaux. Parmi ces derniers figuraient 12 députés du Valle, dont un seul aurait survécu. John Frank Pinchao, sous-officier de la police colombienne qui a réussi au début du mois de mai dernier à s'échapper d'un camp des FARC où il était séquestré, affirme avoir vu en vie pour la dernière fois Ingrid Betancourt et les trois Américains le 28 avril [2007]. Son témoignage ne fait pas l'unanimité au sein de la famille Betancourt. "Nous manifestons nos profondes condoléances pour cette tragédie aux familles des députés décédés. Nous ferons ce que nous pourrons pour qu'elles puissent recueillir les dépouilles mortelles le plus rapidement possible" dit le communiqué des FARC. Visant à imputer la mort des onze députés au président colombien, la dernière phrase du communiqué affirme que "L'intransigeance démentielle du président Uribe à l'égard d'un échange humanitaire et sa stratégie de sauvetage militaire au-dessus de toute considération mènent à des tragédies comme celle que nous rapportons". Tous les observateurs ont noté ces derniers mois que les FARC ont averti souvent qu'elles exécuteraient leurs otages si l'armée tentait de les libérer. Le décès des députés "sous un feu croisé" sera donc nécessairement une version controversée. © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
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