Retour
19e sommet franco-espagnol Espagne, France et Italie unies pour la paix au Proche-Orient, mais Israël leur dit non
L'initiative a été annoncée au 19e sommet franco-espagnol réuni dans la ville catalane de Gérone (nord-est de l'Espagne). Le président français Jacques Chirac s'y est rallié à l'intention de M. Zapatero d'en débattre par téléphone, en marge du sommet bilatéral, avec le Président du Conseil italien, Romano Prodi, qui a aussitôt appuyé à distance ses deux interlocuteurs. Reste à convaincre un nombre suffisant d'autres pays de l'Union européenne (UE), surtout l'Allemagne et le Royaume-Uni, afin que le Conseil européen de décembre donne son aval à l'initiative, qui deviendrait alors celle de l'Union. Promoteur du projet d'Alliance des civilisations entre Occident et Islam présenté le 13 novembre à Istanbul et estimant à Gérone que "nous ne pouvons pas demeurer impassibles face aux horreurs qui continuent à se dérouler sous nos yeux", M. Zapatero a énuméré devant la presse les étapes successives que devrait franchir la nouvelle initiative de paix: cessation immédiate des violences, formation d'un gouvernement palestinien d'unité nationale, échange de prisonniers, rencontre entre le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas (alias Abou Mazen, son nom de guerre), mission d'observation internationale à Gaza et enfin, "à moyen terme", conférence internationale de paix. Selon M Zapatero, "la paix entre Israël et la Palestine signifierait la paix sur presque l'ensemble de la scène internationale". "Nous saluons l'idée d'organiser une conférence de paix internationale sur le Proche-Orient, surtout que la Feuille de route [dernier plan de paix international lancé en 2003] prévoit la tenue d'une telle conférence", a déclaré le porte-parole de la présidence de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, cité par l'Agence France Presse. Le même porte-parole ne s'est toutefois pas prononcé sur les autres points, dont celui très délicat de la cessation immédiate de toute violence. Du côté israélien, l'initiative est rejetée en bloc. "M. Zapatero parle d'une cessation des violences. La belle idée. C'est exactement comme dire que pour arrêter la guerre, il faut faire la paix. C'est du niveau du café du commerce" s'est exclamé, sous couvert de l'anonymat, un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères cité lui aussi par l'Agence France Presse. L'idée même d'une conférence internationale avait déjà été rejetée par le Premier ministre israélien Ehud Olmert lors de son dernier voyage aux Etats-Unis. L'Italie, la France et l'Espagne sont, dans l'ordre, les principaux piliers de la Force intérimaire des Nations unies au Liban sud (Finul) déployée après l'arrêt de la longue offensive menée l'été dernier pas Israël contre le Liban. Cette contribution militaire européenne à la paix dans la région est parfois considérée dans des capitales de l'UE, notamment Madrid, comme une base à partir de laquelle il faudrait élargir l'influence politique de l'Europe au Proche-Orient. Une ambition que compliquent les sympathies pro-arabes et nettement pro-palestiniennes qu'Israël attribue à l'axe Madrid-Paris-Rome. © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
|