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19e sommet franco-espagnol
Espagne, France et Italie unies pour la paix au Proche-Orient, mais Israël leur dit non
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Jacques Chirac (à gauche) et José Luis Rodriguez Zapatero Archives - Council of the European Union |
GÉRONE / MADRID, jeudi 16 novembre 2006 (LatinReporters.com) - Rejetée en bloc
par Israël et bien accueillie partiellement par l'Autorité palestinienne,
une initiative pour la paix au Proche-Orient a été présentée
le 16 novembre par le dirigeant socialiste espagnol José Luis Rodriguez
Zapatero au nom de l'Espagne, de la France et de l'Italie, les trois
puissances méditerranéennes de l'Union européenne.
L'initiative a été annoncée au 19e sommet franco-espagnol
réuni dans la ville catalane de Gérone (nord-est de l'Espagne).
Le président français Jacques Chirac s'y est rallié
à l'intention de M. Zapatero d'en débattre par téléphone,
en marge du sommet bilatéral, avec le Président du Conseil
italien, Romano Prodi, qui a aussitôt appuyé à distance
ses deux interlocuteurs.
Reste à convaincre un nombre suffisant d'autres pays de l'Union européenne
(UE), surtout l'Allemagne et le Royaume-Uni, afin que le Conseil européen
de décembre donne son aval à l'initiative, qui deviendrait
alors celle de l'Union.
Promoteur du projet d'Alliance des civilisations entre Occident et Islam
présenté le 13 novembre à Istanbul et estimant à
Gérone que "nous ne pouvons pas demeurer impassibles face aux horreurs
qui continuent à se dérouler sous nos yeux", M. Zapatero a énuméré devant la presse les étapes successives que devrait franchir
la nouvelle
initiative de paix: cessation immédiate des violences, formation d'un
gouvernement palestinien d'unité nationale, échange de prisonniers,
rencontre entre le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président
palestinien Mahmoud Abbas (alias Abou Mazen, son nom de guerre), mission d'observation internationale à Gaza
et enfin, "à moyen terme", conférence internationale de paix.
Selon M Zapatero, "la paix entre Israël et la Palestine signifierait
la paix sur presque l'ensemble de la scène internationale".
"Nous saluons l'idée d'organiser une conférence de paix internationale
sur le Proche-Orient, surtout que la Feuille de route [dernier plan de paix
international lancé en 2003] prévoit la tenue d'une telle conférence",
a déclaré le porte-parole de la présidence de l'Autorité
palestinienne, Nabil Abou Roudeina, cité par l'Agence France Presse.
Le même porte-parole ne s'est toutefois pas prononcé sur les
autres points, dont celui très délicat de la cessation immédiate
de toute violence.
Du côté israélien, l'initiative est rejetée en
bloc. "M. Zapatero parle d'une cessation des violences. La belle idée.
C'est exactement comme dire que pour arrêter la guerre, il faut faire
la paix. C'est du niveau du café du commerce" s'est exclamé,
sous couvert de l'anonymat, un haut responsable du ministère israélien
des Affaires étrangères cité lui aussi par l'Agence France
Presse.
L'idée même d'une conférence internationale avait déjà
été rejetée par le Premier ministre israélien
Ehud Olmert lors de son dernier voyage aux Etats-Unis.
L'Italie, la France et l'Espagne sont, dans l'ordre, les principaux piliers
de la Force intérimaire des Nations unies au Liban sud (Finul) déployée
après l'arrêt de la longue offensive menée l'été
dernier pas Israël contre le Liban.
Cette contribution militaire européenne à la paix dans la région
est parfois considérée dans des capitales de l'UE, notamment
Madrid, comme une base à partir de laquelle il faudrait élargir
l'influence politique de l'Europe au Proche-Orient. Une ambition que compliquent les
sympathies pro-arabes et nettement pro-palestiniennes qu'Israël attribue à
l'axe Madrid-Paris-Rome.
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