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Contre l'ETA et "le poids excessif des nationalismes périphériques" Espagne - Nouveau parti ? Des intellectuels de gauche défient le socialiste Zapatero
MADRID, mardi 22 mai 2007 (LatinReporters.com) - Réduire en Espagne "le poids excessif des nationalismes périphériques" et lutter "sans aucune concession politique" contre tout terrorisme, en particulier celui des basques de l'ETA, sont les objectifs d'intellectuels de gauche déçus par le président du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. Ils souhaitent créer un parti national avant les législatives de 2008. La nouvelle "plate-forme" politique, comme l'appellent actuellement ses promoteurs, a pour rampe de lancement l'organisation non gouvernementale Basta Ya! (Ça suffit maintenant!), vouée à la mobilisation citoyenne contre le terrorisme et les outrances des nationalistes basques à l'égard de ceux qui ne le sont pas. Le Parlement européen lui décerna en 2000 le Prix Sakharov pour la Liberté de l'Esprit. Comme les conservateurs du Parti Populaire (PP, 42% des députés nationaux), mais sans s'identifier à eux, Basta Ya! a nourri la résistance de larges couches de la population espagnole à la politique territoriale du gouvernement socialiste de M. Zapatero. Ce dernier a élargi de manière polémique (le Tribunal constitutionnel en est actuellement saisi) l'autonomie de la Catalogne et a offert des concessions politiques aux indépendantistes basques radicaux dans l'espoir de mener à bien avec les terroristes de l'ETA un processus dit de paix théoriquement suspendu depuis l'attentat du 30 décembre 2006 contre l'aéroport de Madrid. Rosa Diez, députée européenne socialiste, Fernando Savater, philosophe, écrivain et professeur d'université, ainsi que Carlos Martinez Gorriaran, historien et professeur de philosophie, tous trois membres de Basta Ya!, sont les personnalités à la fois basques et d'envergure nationale que la presse espagnole désignait mardi comme les principaux visages du nouveau parti politique en gestation. Parmi "les lignes maîtresses" de ce parti encore hypothétique et pour lequel aucun nom n'est actuellement défini, le site Internet de Basta Ya! (www.bastaya.org) énumère notamment "la réforme de la Constitution ... les yeux tournés vers un modèle fédéral fermé, où toutes les communautés [régionales] auraient des compétences identiques au sein d'un Etat solide et égalitaire", "la réforme de la Loi électorale pour empêcher expressément que les nationalismes périphériques n'aient un poids excessif et ne distordent le système constitutionnel et la volonté des citoyens", ainsi qu'une "politique d'Etat pour lutter contre l'ETA ou tout autre groupe terroriste, sans concessions politiques d'aucune sorte". Cette politique antiterroriste devrait être "moins dépendante des caractéristiques personnelles du président du gouvernement en exercice et être ainsi à l'abri des contingences qui ont ruiné l'efficace et regretté Pacte antiterroriste" [qui unissait lors de la législature précédente le PP et les socialistes] ... Pareille précision gifle directement José Luis Rodriguez Zapatero. Les promoteurs de ce qui n'est donc encore qu'une "plate-forme" évaluent la possibilité de la fusionner avec Ciutadans, parti créé en 2006 en Catalogne également par des intellectuels de gauche en révolte contre les excès nationalistes, en particulier l'extension du caractère obligatoire de la langue catalane, qui menacerait notamment la liberté d'enseignement. A peine né, Ciutadans obtenait trois députés régionaux aux élections catalanes de novembre 2006, mordant à belles dents à Barcelone sur l'électorat socialiste alors en net recul. Ciutadans se présentera dans plusieurs villes espagnoles aux élections municipales et régionales du 27 mai. Son score et son influence sur les résultats du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de M. Zapatero seront examinés à la loupe. La menace d'une nouvelle gauche modérée et antinationaliste s'ajoutera à d'autres raisons -par exemple devancer de nouveaux attentats islamistes ou de l'ETA - pouvant inciter José Luis Rodriguez Zapatero à anticiper à l'automne prochain les législatives prévues pour mars ou avril 2008. Les Espagnols éliraient alors leurs parlementaires avant que la "plate-forme" de Basta Ya! ne soit une option électorale. Perdre aux législatives ne fût-ce que 5 à 6% des voix risquerait de renvoyer dans l'opposition les socialistes de M. Zapatero. © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
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