Retour / Back

Congrès des députés visé à Madrid par des manifestants anti-rigueur
Espagne-indignés: "répression" policière, dénoncée à l'ONU par Cristina Kirchner
 

MADRID / NEW YORK, mercredi 26 septembre 2012 (LatinReporters.com) - Les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants du mouvement des indignés, mardi soir à Madrid, se sont soldés, selon le dernier bilan officiel, par 35 arrestations et 64 blessés, dont 27 policiers. La "répression" policière espagnole a été dénoncée le même jour à New York par la présidente argentine Cristina Kirchner lors de son intervention devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Le mot d'ordre de cette nouvelle manifestation à Madrid avait été lancé via les réseaux sociaux, relais très actif de la colère des Espagnols. Colère face à la crise, qui laisse un quart de la population active au chômage, et contre des plans successifs de rigueur draconienne imposés par le gouvernement de droite de Mariano Rajoy.

Objectif des indignés: entourer le Congrès des députés alors en séance plénière et transformé en camp retranché sous protection policière, pour dénoncer une "démocratie séquestrée", assujettie "aux marchés financiers".

La préfecture estime à 6.000 le nombre de manifestants, ce qui est peu dans une ville, Madrid, accoutumée depuis le début de la crise à voir régulièrement défiler des dizaines de milliers de protestataires. Mais la cible étant la chambre basse des Cortes, cette mobilisation faisait grand bruit depuis plusieurs jours. Elle avait même été comparée à la tentative de putsch militaire du 23 février 1981 par Dolores de Cospedal, secrétaire générale du Parti Populaire de Mariano Rajoy.

Quelque 1.500 policiers casqués et des barrières métalliques fermaient les accès au Congrès. Les heurts éclatèrent lorsque des manifestants tentèrent de forcer le passage.

Les principaux slogans que les indignés scandaient ou avaient inscrits sur leurs pancartes pour fustiger les députés et le gouvernement étaient "Ils ne nous représentent pas", "Nouvelle Constitution", "Gouvernement démission", "Qu'ils s'en aillent", "Les politiciens nuisent gravement à la santé", "Démocratie économique".

Des pancartes omniprésentes disaient simplement "NO". Sur d'autres, plus rares, on lisait en anglais "Fuck the troika" (Que la troïka aille se faire foutre), en témoignage de l'estime des indignés pour la Communauté européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne, le trio maître d'oeuvre des politiques de rigueur.

"Tandis que nous parlons ici, une répression est menée [à Madrid] contre les indignés qui s'opposent aux politiques d'ajustement" déclarait alors à la tribune des Nations unies la présidente argentine Cristina Kirchner. Et d'établir un parallélisme entre les manifestations de ces derniers mois dans des pays tels que la Grèce et l'Espagne et les manifestations qui secouèrent en 2001 l'Argentine en banqueroute.

Selon Cristina Kirchner, cette faillite aujourd'hui surmontée de l'Argentine fut la conséquence "de politiques néolibérales", avec endettement et ajustements permanents, "que nous voyons aujourd'hui appliquées férocement dans des pays comme l'Espagne, la Grèce ou le Portugal et qui mettent en danger la zone euro".


© LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne