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Zapatera, Zapatero... "Le Pays basque, Québec de la France et de l'Espagne"
Analyste politique Directeur de LatinReporters MADRID, dimanche 28 janvier 2007 (LatinReporters.com) - Du Québec au Pays basque, via la Corse, quelques pas sont vite franchis avec les bottes de sept lieues cousues par Zapatero ["cordonnier" en espagnol] et enfilées par Ségolène Royal, souvent surnommée la Zapatera. "Ségolène Royal s'est inclinée en faveur de la souveraineté et de la liberté du Québec, alors tout est possible" s'est exclamé samedi Xabi Larralde, porte-parole en France du parti basque Batasuna, bras politique des séparatistes armés de l'ETA. Et d'ajouter, devant les centaines de sympathisants réunis à Uztaritz, dans les Pyrénées Atlantiques: "Il suffit de comprendre que le Pays basque est le Québec de la France et de l'Espagne". Applaudissements nourris, dont ceux de l'invité corse Jean-Guy Talamani, chef de file de Corsica Nazione Indipendente. On en déduira que séparatistes basques et corses misent sur la candidate socialiste à la présidence de la République française. Logique, car la Zapatera a eu la "bravitude" d'exprimer au vrai leader du Parti Québecois, le souverainiste André Boisclair, des "affinités" quant à "la liberté et la souveraineté du Québec", avant de confier par téléphone au faux Premier ministre de la Belle Province, Jean Charest étant imité par Gérald Dahan, que "les Français ne seraient pas contre" l'indépendance de la Corse. Cette voie royale vers la relativité des Etats et des frontières a été tracée par le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, président du gouvernement espagnol. Sa conviction, maintes fois réaffirmée, que "le concept de nation est discuté et discutable" a dû impressionner la Zapatera. De la main de Zapatero, les Catalans (du Sud, précisent les indépendantistes transpyrénéens) ont élargi leur déjà large autonomie avec un nouveau statut régional dont le préambule caresse le mot "nation". Et aux Basques (du Sud...), c'est le "le respect de la décision des citoyens sur leur futur", sans s'arrêter aux "limites de la Constitution espagnole et de la légalité" affirme le journal Gara, proche de l'ETA, que Zapatero aurait promis pour lancer le processus dit de paix associé au "cessez-le-feu permanent" annoncé par les séparatistes armés le 22 mars 2006. L'attentat du 30 décembre contre l'aéroport de Madrid ne visait, selon les indépendantistes, qu'à activer la concrétisation des promesses de M. Zapatero. A Madrid, opposition conservatrice et nombre d'éditorialistes lui attribuent le souhait de renouer avec les terroristes, au moment le plus politiquement correct, des négociations théoriquement rompues depuis ce dernier attentat. Lors du meeting d'Uztaritz, Batasuna et donc implicitement l'ETA ont prié Paris d'octroyer aux trois provinces basques "du Nord" (Labourd, Soule et Basse-Navarre) "une autonomie avec pouvoir exécutif et législatif", ce dont jouissent déjà les Basques "du Sud". Xabi Larralde a défini cette éventuelle autonomie comme "pas tactique sur le chemin de la souveraineté" de l'Euskal Herria, la Patrie basque couvrant provinces "du Nord" et "du Sud". Dans cette perspective, l'élection présidentielle française d'avril-mai ne sera pas anodine. Les indépendantistes de tous poils espèrent tirer parti d'un axe de pouvoir Zapatera-Zapatero. © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
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