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Honduras - Coup d'Etat : le président Zelaya détenu par l'armée et déporté au Costa Rica

LE FILM HEURE PAR HEURE DU COUP D'ÉTAT - Tegucigalpa, dimanche 28 juin 2009 (LatinReporters.com) - Quelques heures avant la tenue d'un référendum très controversé, le président du Honduras, Manuel Zelaya, a été enlevé dimanche au palais présidentiel de Tegucigalpa par des militaires qui l'ont déporté par voie aérienne au Costa Rica. Des chars sont déployés dans la capitale. La communauté internationale dénonce ce coup d'Etat. La justice, le Parlement, l'Eglise et l'armée du Honduras estimaient "illégal" le référendum que le président Zelaya avait convoqué pour ouvrir la voie à une Assemblée constituante qui réformerait la Constitution (voir article de LatinReporters du 26 juin 2009). Manuel Zelaya est un allié du président vénézuélien Hugo Chavez.

Les informations sont datées à l'heure du Honduras (GMT moins 6h ou Paris moins 8h) au moment de leur arrivée au desk de LatinReporters.

17h58 - Le nouveau président du Honduras décrète le couvre-feu pendant 48 heures

Après avoir prêté serment, le libéral Roberto Micheletti, élu nouveau chef de l'Etat par le Congrès national (Parlement) dont il était le président, annonce un couvre-feu de 48 heures pour "récupérer la tranquillité". Elle est secouée par des partisans du président Zelaya, que les militaires ont détenu dimanche avant de l'expulser au Costa Rica. Le couvre-feu sera en vigueur ce dimanche et lundi, de 21h00 à 6h00. Roberto Micheletti surprend en déclarant à la presse que si Manuel Zelaya "souhaite, le moment venu, revenir au pays", mais "sans l'appui de Monsieur Hugo Chavez", alors "nous autres nous le recevrions, avec grand plaisir, les bras ouverts".

14h29 - Le président du Parlement nommé nouveau président du Honduras

Après avoir destitué le président Manuel Zelaya pour "violations répétées" de la Constitution et vu la vacance de la vice-présidence de la République, dont le titulaire a démissionné en 2008, le Congrès national du Honduras (Parlement) nomme nouveau chef de l'Etat le président du Congrès, Roberto Micheletti. Le vote en sa faveur est acquis à l'unanimité des députés présents et à la quasi unanimité des 128 que compte le Congrès.

L'organe législatif est dominé par le Parti Libéral (63 députés) et le Parti National (55 élus), deux partis conservateurs dont sont issus les présidents honduriens depuis des décennies. Roberto Micheletti appartient au Parti libéral, qui est aussi en principe le parti du président Zelaya, renié toutefois par la majorité de ses coreligionnaires depuis son rapprochement inattendu avec Hugo Chavez, concrétisé par l'adhésion en 2008 du Honduras à l'ALBA (Alternative bolivarienne pour les Amériques).

Selon Roberto Micheletti, ce ne serait pas un coup d'Etat qui aurait écarté le président Zelaya du pouvoir, mais "un ordre judiciaire" demandant à l'armée de mettre fin aux "violations de la Constitution" reprochées à Manuel Zelaya.

Le nouveau chef de l'Etat, qui aura du mal à obtenir une reconnaissance internationale, déclare que "ni Barack Obama ni encore moins Hugo Chavez n'ont le droit de menacer" le Honduras. Les élections générales -présidentielle, législatives et municipales- sont maintenues à la date prévue du 29 novembre et Roberto Micheletti devrait céder l'écharpe présidentielle le 27 janvier 2010 à son successeur élu au suffrage universel... Cela sans compter que la clameur mondiale contre le coup d'Etat militaire favorise l'éventuel retour du président Zelaya, retour exigé par une multitude de gouvernements et d'organisations internationales.

14h10 - Le Parlement du Honduras destitue le président Zelaya pour violation de la Constitution

A Tegucigalpa, le Congrès national (Parlement) du Honduras destitue le président Zelaya pour "violations répétées" de la Constitution, d'autres lois et de sentences judiciaires durant le processus, dont un référendum avorté ce dimanche par le coup d'Etat militaire, par lequel Manuel Zelaya prétendait installer une Assemblée constituante pour réformer la Constitution et obtenir la réélection présidentielle, strictement interdite par la Charte suprême.

Auparavant, les députés du Congrès avaient accepté une supposée démission du président Zelaya, niée par ce dernier dans des déclarations au Costa Rica, où l'armée hondurienne l'a déporté.

12h57 - Les Etats-Unis ne reconnaissent que Manuel Zelaya comme président du Honduras

"L'unique président que les Etats-Unis reconnaissent au Honduras est le président Manuel Zelaya" déclare en conférence de presse à Tegucigalpa l'ambassadeur des Etats-Unis au Honduras, Hugo Llorens. Rejetant le coup d'Etat militaire, il demande "que soit restauré l'ordre constitutionnel le plus rapidement possible", précisant que les démarches en ce sens de l'Organisation des Etats américains (OEA) jouiront de "tout l'appui des Etats-Unis". Du Costa Rica où il a été déporté, le président Zelaya avait exigé de l'ambassadeur Llorens qu'il "explique si les Etats-Unis sont derrière ce coup d'Etat".

12h35 - Le pouvoir judiciaire et le Congrès national (Parlement) du Honduras appuient "l'action" de l'armée

Dans un communiqué, le Pouvoir judiciaire du Honduras appuie la détention par l'armée et la déportation au Costa Rica du président Manuel Zelaya. "Les actions [de l'armée] de ce jour s'inscrivent dans le cadre de la loi" et "doivent se développer contre tout ce qui empêche illégalement le retour du Honduras à l'Etat de droit" affirme le Pouvoir judiciaire.

Le Congrès national va tenir pour sa part une session extraordinaire. Des sources diplomatiques affirment que le président du Congrès, Roberto Micheletti, sera investi lors de cette session à la présidence de la République, considérée comme vacante par la majorité des députés après l'éloignement manu militari du président Zelaya.

Les principales institutions du Honduras -justice, Parlement, Eglise, armée- accusaient depuis plusieurs semaines Manuel Zelaya de violer la Constitution en prétendant la réformer par des voies illégales, car non prévues par la Charte suprême, notamment par un référendum, avorté dimanche par le coup d'Etat, qui aurait favorisé la réélection présidentielle, interdite aussi par la Constitution.

L'ampleur de la condamnation internationale du coup d'Etat, rejeté notamment par les Etats-Unis, l'Organisation des Etats américains, les Nations unies, l'Union européenne et la quasi totalité des gouvernements latino-américains, semble toutefois anéantir moralement les arguments juridiques en faveur de l'action militaire. Celle-ci, comme un boomerang, pourrait avoir restitué au président Zelaya une légitimité et une popularité dont il ne jouissait manifestement plus avant le coup d'Etat, ni même au sein de son propre parti, le Parti libéral.

12h20 - Hugo Chavez annonce un "sommet extraordinaire" de l'ALBA au Nicaragua

"Un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de l'ALBA" (Alliance bolivarienne pour les Amériques), afin de soutenir le président Manuel Zelaya et la démocratie au Honduras, se réunira ce dimanche à Managua, capitale du Nicaragua, annonce à Caracas le président vénézuélien Hugo Chavez. Le Nicaragua s'étend sur l'entièreté de la frontière sud du Honduras. L'ALBA, organe politico-commercial de la gauche radicale latino-américaine, compte neuf pays membres (Venezuela, Cuba, Bolivie, Nicaragua, Equateur, Honduras, Dominique, Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent-et-les Grenadines). Lors du VI sommet extraordinaire de cette organisation, le 24 juin au Venezuela, Hugo Chavez avait déclaré qu'une "agression militaire contre l'un de nous serait une agression contre tous".

12h18 - Manuel Zelaya: "Je veux rentrer dans mon pays. Je suis le président légitime du Honduras"

Le président hondurien l'affirme à l'aéroport Juan Santamaria de San José, la capitale du Costa Rica, lors d'une conférence de presse tenue aux côtés du président costaricain Oscar Arias. Ce dernier condamne le coup d'Etat militaire au Honduras et assure Manuel Zelaya qu'il est son "hôte". Le président hondurien confirme avoir été brutalisé par les militaires qui l'ont détenu dimanche matin au palais présidentiel de Tegucigalpa avant de le déporter au Costa Rica. Manuel Zelaya ne croit pas que l'ensemble de l'armée hondurienne soit responsable de cette action.

11h37 - Hugo Chavez considérerait comme un "acte de guerre" un nouvelle agression contre son ambassadeur au Honduras

Le président vénézuélien Hugo Chavez affirme lors d'un acte officiel au palais présidentiel de Caracas avoir mis "en alerte" ses forces armées nationales après le mauvais traitement infligé par "les gorilles" militaires honduriens à l'ambassadeur du Venezuela à Caracas. "Si notre ambassade, si notre ambassadeur était séquestré ou [à nouveau] malmené, notre junte militaire entrerait de facto dans un état de guerre. Nous aurions l'obligation d'agir, y compris militairement" a menacé Hugo Chavez.

11h00 - Ministre des Relations extérieures détenue et ambassadeur du Venezuela maltraité

Patricia Rodas, ministre hondurienne des Relations extérieures, est détenue et un ordre de capture est lancé contre plusieurs autres membres du gouvernement du président Manuel Zelaya affirme à des journalistes le secrétaire personnel du président, Eduardo Enrique Reina. L'ambassadeur du Venezuela au Honduras, Armando Laguna, déclare à Telesur que "des militaires encagoulés" ont emmené "de force" la ministre vers une base aérienne de Tegucigalpa. L'ambassadeur vénézuélien précise que lui-même, ainsi que les ambassadeurs du Nicaragua et de Cuba, se trouvaient dans la résidence de la ministre Patricia Rodas au moment des faits. "Ils nous ont laissés en liberté, mais ils nous ont d'abord retenus et frappés" affirme le représentant du Venezuela.

10h59 - Première Dame du Honduras cachée dans la montagne

Xiomara de Zelaya, épouse du président Manuel Zelaya, informe des journalistes qu'elle s'est réfugiée "dans la montagne", à l'est du Honduras, dans la crainte d'être maltraitée après l'arrestation et la déportation de son mari au Costa Rica.

10h06 - Manuel Zelaya : "J'ai été victime d'un enlèvement brutal"

"Je suis à l'aéroport de San José... J'ai été victime d'un enlèvement brutal par un groupe de militaires" déclare par téléphone le président hondurien Manuel Zelaya à la chaîne de télévision satellitaire vénézuélienne Telesur. Le président affirme avoir été débarqué au Costa Rica par ses ravisseurs "en pyjama et chaussettes".

Il demande au peuple du Honduras de "protester sans violence" et exige de l'ambassade des Etats-Unis à Tegucigalpa qu'elle "explique si les Etats-Unis sont derrière ce coup d'Etat".

Manuel Zelaya dit s'exprimer en qualité de président du Honduras et précise qu'il ne demande pas au Costa Rica l'asile politique.

09h52 - Le gouvernement du Costa Rica confirme la présence du président hondurien Manuel Zelaya

La ministre de la Sécurité du Costa Rica, Giannina Del Vecchio, confirme à la chaîne CNN que le président du Honduras, Manuel Zelaya, est arrivé il y a un peu plus d'une heure à l'aéroport costaricain de Juan Santamaria, près de la capitale San José, et qu'il est en parfaite santé. Selon la ministre, le président Zelaya lui a dit qu'il avait été emmené au Costa Rica par les militaires qui l'avaient "séquestré" le matin à Tegucigalpa dans sa résidence présidentielle.

Un porte-parole du président du Costa Rica, Oscar Arias, indique que ce dernier avait donné le  feu vert à l'accueil de Manuel Zelaya.

09h50 - Des milliers de personnes devant le palais présidentiel au Honduras

A Tegucigalpa, capitale du Honduras, environ 3.000 sympathisants du président Zelaya protestent contre sa détention aux abords du Palais présidentiel cerné par des militaires. "Nous entamons une résistance pacifique et nous appelons à une grève générale à partir de demain" déclare l'un des organisateurs de la manifestation, Andres Pavon, président du Comité pour la défense des droits de l'homme au Honduras.

09h40 - Barack Obama demande "le respect des normes démocratiques"

A Washington, se déclarant "profondément consterné par des informations en provenance du Honduras sur la détention et l'expulsion du président Zelaya", le président des Etats-Unis, Barack Obama, demande "à tous les acteurs politiques et sociaux au Honduras de respecter les normes démocratiques, l'Etat de droit et les principes de la Charte démocratique interaméricaine". Il estime que "toutes les tensions et tous les différends qui peuvent exister doivent être résolus pacifiquement par le biais du dialogue et sans ingérence extérieure".

09h16 - Ministre "assiégée".

Se disant "assiégée", la ministre des Relations extérieures du Honduras, Patricia Rodas, appelle sur Telesur à la "résistance civique" des Honduriens. Elle fait état de "spéculations" selon lesquelles le président Manuel Zelaya pourrait avoir été "emmené au Costa Rica".

09h04 - L'armée sort les chars dans les rues de Tegucigalpa

Des chars et autres véhicules blindés se déploient dans la capitale hondurienne. Ils ferment les rues donnant accès au Palais présidentiel et prennent position en d'autres points de la ville, survolée par des avions de chasse militaires.

08h26 - Le secrétaire général de l'OEA condamne le coup d'Etat

A Washington, le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), le socialiste chilien José Miguel Insulza, condamne "sévèrement" le coup d'Etat militaire au Honduras et en appelle à la collaboration internationale pour résoudre cette crise politique.

08h21 - Hugo Chavez condamne "le coup d'Etat troglodyte" contre Manuel Zelaya

Le président vénézuélien Hugo Chavez condamne à Caracas "le coup d'Etat troglodyte" contre le président hondurien Manuel Zelaya, allié du Venezuela au sein de l'ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques). Estimant que "l'heure du peuple est venue" en Amérique centrale, le président Chavez prie le président des Etats-Unis, Barack Obama, "de se prononcer", car, selon Chavez, "l'empire a beaucoup à voir" avec les événements du Honduras.

08h09 - L'UE condamne le coup d'Etat militaire au Honduras et demande la libération du président Zelaya

La condamnation de l'Union européenne est unanime indique le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Cette condamnation est confirmée par le ministre Jan Kohout, chef de la diplomatie de la République tchèque, pays qui préside actuellement l'UE.

08h06 - L'OEA convoque une réunion urgente pour analyser la crise au Honduras

Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), José Miguel Insulza, convoque à Washington une réunion urgente du Comité permanent de l'organisation pour analyser la crise au Honduras et "défendre la stabilité démocratique" dans ce pays.

07h05 - Le président du Honduras détenu par des militaires dans une base de la force aérienne

Le président Manuel Zelaya est détenu par des militaires qui l'ont emmené dans une base de la force aérienne indique à des médias honduriens le secrétaire privé du président, Eduardo Enrique Reina. Le chef de l'Etat a été emmené peu avant 6h du matin. Le secrétaire appelle le peuple hondurien et la classe politique à "manifester pour défendre la démocratie". Quelque 300 soldats entourent le palais présidentiel à Tegucigalpa.



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