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Législatives et municipales laissent très ouverte la présidentielle de mars Salvador - élections: l'ex-guérilla de gauche gagne; la droite aussi SAN SALVADOR, mardi 20 janvier 2009 (LatinReporters.com) - L'ancienne guérilla d'extrême gauche du FMLN (Front Farabundo Marti pour la libération nationale) a remporté à la majorité relative les élections législatives et progressé aux municipales simultanées du 18 janvier au Salvador, le plus petit Etat d'Amérique centrale. Elle perd toutefois la mairie emblématique de la capitale au profit de l'ARENA (Alliance républicaine nationaliste, droite gouvernementale), qui conserve en outre avec ses alliés de centre droit la majorité absolue parlementaire. Ces résultats laissent très ouverte l'élection présidentielle du 15 mars, qui débouchera ou non sur l'alternance après 20 ans de pouvoir de l'ARENA. Quelque 4,2 millions des 6,8 millions de Salvadoriens étaient appelés aux urnes. A peine un peu plus de la moitié s'y sont rendus. Mardi matin, sur 1.679.527 suffrages valables après dépouillement de 75,25% des bulletins de vote, le Tribunal suprême électoral attribuait provisoirement 719.280 suffrages au FMLN (42,83%) contre 646.022 (38,46%) à l'ARENA (*). Les votes nuls et blancs n'étaient pas mentionnés. Deux partis de centre droit se classaient 3e et 4e: le Parti de conciliation nationale (PCN; 8,71%) et le Parti démocrate-chrétien (PDC; 6,72%). Le PCN est un fidèle allié parlementaire de l'ARENA, parti de l'actuel chef de l'Etat, Elias Antonio Saca, dont le PDC assume aussi partiellement l'idéologie. Ces trois partis de la droite salvadorienne totaliseraient ainsi 53,89%, soit la majorité absolue des suffrages. Quant aux formations de centre gauche, Changement démocratique (CD) et Front démocratique révolutionnaire (FDR), elles sont créditées respectivement de 2,1% et 1,18% des voix. Toutes les évaluations non officielles des 84 sièges de députés publiées par les médias salvadoriens donnent également une majorité absolue de droite à l'Assemblée législative (Parlement monocaméral). Le quotidien de centre droit El Mundo réparti ainsi les sièges parlementaires: FMLN 35 députés (+3), ARENA 32 (-2), PCN 11 (+1), PDC 5 (-1) et CD 1 (stable). Selon ces chiffres non consolidés, la droite (ARENA, PCN, PDC) totaliserait 48 députés, cinq de plus que la majorité absolue. Au niveau municipal, plusieurs médias ventilent comme suit, toujours provisoirement, le contrôle de la plupart des 262 mairies du Salvador: FMLN 104 (+46), ARENA 117 (-30), PCN 25 (-14), PDC 9 et CD 1. L'ancienne guérilla du FMLN progresse donc aussi aux élections municipales, mais sans y être le parti dominant. Sa perte de la mairie très convoitée de San Salvador, la capitale que le FMLN régissait depuis 1997, est pour la gauche un revers inattendu qui, selon les éditorialistes, pourrait influer sur l'élection présidentielle du 15 mars. Candidat du FMLN et favori des sondages pour le scrutin présidentiel, l'ancien journaliste de télévision Mauricio Funes a évité de comparaître, comme prévu en cas de victoire dans la capitale, aux côtés de sa coreligionnaire et maire sortante de San Salvador, Violeta Menjivar, au moment où elle reconnaissait à contrecoeur devant les caméras de télévision sa défaite face au candidat de l'ARENA, Norman Quijano. Tous les sondages, sans exception, avaient pourtant prédit une victoire écrasante de Violeta Menjivar. Ils attribuaient aussi au FMLN plus de 10 points d'avance sur l'ARENA tant aux législatives qu'aux municipales. Les résultats connus démentent ces prévisions. Du coup, il devient difficile de prendre pour argent comptant les sondages qui octroient pour la présidentielle de mars jusqu'à 16 points d'avance à Mauricio Funes sous les couleurs de l'ex-guérilla. Son concurrent direct est bien sûr le candidat de l'ARENA, Rodrigo Avila, ancien directeur de la police nationale. Vu le résultat des législatives, il est sûr que le prochain président, quel qu'il soit, ne disposera pas d'un parti capable de réunir la majorité qualifiée des deux tiers (56 des 84 députés) requise pour les décisions parlementaires stratégiques. Il serait par exemple impossible de modifier la Constitution salvadorienne pour y introduire la réélection présidentielle illimitée comme tente de le faire au Venezuela le président Hugo Chavez. Convaincu de sa victoire à la présidentielle de mars, Mauricio Funes reconnaissait avant les élections du 18 janvier que son mandat de cinq ans devrait reposer sur le dialogue, y compris éventuellement avec des secteurs de l'ARENA. La campagne de l'ex-journaliste tente de gommer l'image communiste du FMLN, qu'il a rallié officiellement voici moins de deux ans. Dans une interview publiée le 13 janvier par El Mundo, Mauricio Funes affirmait qu'il ne cherchera pas à construire le socialisme, lui préférant "l'économie sociale de marché", qu'il ne s'inféodera pas à Hugo Chavez et qu'il conservera d'excellentes relations avec les Etats-Unis. Il ne remettrait même pas en question l'usage par l'US Air Force de l'aéroport salvadorien de Comalapa pour combattre le trafic régional de stupéfiants. Le nouveau visage de modération qu'offre Mauricio Funes au FMLN ne convainc pas tous les observateurs. Certains soulignent que son candidat à la vice-présidence, Salvador Sanchez Ceren, qui prendrait la tête de l'Etat en cas d'empêchement ou de démission de Mauricio Funes si ce dernier était élu, est un historique du FPL (Forces populaires de libération), force insurgée d'obédience communiste qui fut la plus importante au sein de la guérilla du FMLN lors de la guerre civile. De 1980 à 1992, ce conflit fit 75.000 morts. Dernière heure RÉSULTAT FINAL DES LÉGISLATIVES SAN SALVADOR, 23 janvier 2009 (LatinReporters) - Diffusé le 23 janvier par le Tribunal suprême électoral (TSE) du Salvador, le résultat national "consolidé" des élections législatives du 18 janvier comptabilisait 2.215.589 votes valables, dont 943.936 (42,60%) pour le FMLN et 854.166 (38,55%) pour l'ARENA. La répartition définitive des 84 députés de l'Assemblée législative (Parlement monocaméral) est celle déjà avancée par LatinReporters dans l'article ci-dessus: FMLN 35, ARENA 32, PCN 11, PDC 5 et CD 1. Les trois partis de droite (ARENA, PCN, PDC) et même seulement les deux principaux d'entre eux, déjà alliés au cours de la législature sortante, contrôlent donc la majorité absolue parlementaire. (*) Les pourcentages que nous publions sont obtenus en divisant le nombre de voix de chaque parti par le total des bulletins de vote valables dépouillés. Le résultat est différent des pourcentages manifestement erronés affichés le 20 janvier par le Tribunal suprême électoral du Salvador en regard des suffrages des partis. (Le Tribunal attribuait par exemple un peu plus de 2% des voix tant à un parti qui en totalisait 35.381 qu'à un autre crédité de 112.914 suffrages). © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
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