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L'Union européenne négocie avec quasi toute l'Amérique latine Accord d'association UE - Amérique centrale : négociation lancée
Une réunion de haut niveau entre la Commission européenne et des représentants des pays d'Amérique centrale s'est tenue le 29 juin à Bruxelles indique un communiqué de la Commission. Le Panama sera pleinement impliqué dans les négociations lorsqu'il aura décidé d'adhérer au Secrétariat pour l'intégration économique de l'Amérique centrale (SIECA) précise le communiqué. Plus d'un an s'est écoulé entre blanc-seing officiel et ouverture effective des négociations. C'est en effet en mai 2006, à Vienne (Autriche), que les chefs d'Etat participant au IVe sommet Union européenne-Amérique latine et Caraïbes (UE-ALC) décidaient de "lancer" avec l'Amérique centrale "des négociations en vue d'un accord d'association, y compris de la création d'une zone de libre-échange". Pareil accord, couvrant dialogue politique, coopération, investissements et libre-échange commercial lie déjà l'UE au Mexique et au Chili. Le 14 juin dernier à Tarija (Bolivie), l'UE et les chefs d'Etat des quatre pays de la Communauté andine des nations (CAN - Bolivie, Pérou, Equateur, Colombie) annonçaient aussi "le lancement" de la négociation d'un accord d'association. Des négociations (difficiles) étant par ailleurs ouvertes depuis plusieurs années entre le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) et l'UE "en vue d'un accord d'association interrégional", c'est la quasi totalité des pays d'Amérique latine qui devrait être liée à terme à l'Union européenne par des accords d'association. Mme Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations extérieures, déclarait le 29 juin à Bruxelles que "notre stratégie de coopération avec l'Amérique centrale constitue l'une des réponses de la Commission européenne pour aider les pays de la région à faire face au double défi de l'intégration régionale et de la cohésion sociale. Afin de répondre à cet objectif, nous venons d'adopter une nouvelle stratégie de coopération qui augmente les aides à la région de 25 % par rapport aux périodes antérieures." Le programme d'aide 2007-2013 adopté par la Commission européenne pour la région concernée et ses pays est d'un montant de quelque 840 millions d'euros. "L'accord d'association sera négocié sur une base interrégionale, afin de donner un nouvel élan au processus d'intégration régionale en Amérique centrale, essentiel à la stabilité, au progrès et au développement économique et durable de la région" indique le communiqué de la Commission européenne, paraphrasant Mme Benita Ferrero-Waldner. L'UE veut donc jouer un rôle de catalyseur de l'union des pays centraméricains, que séparent six monnaies, six banques centrales et des économies et législations différentes. Dans ce cadre, le Nicaragua est un cas singulier. Revenu au pouvoir en novembre 2006, le président et ex-révolutionnaire sandiniste Daniel Ortega a depuis intégré le Nicaragua dans l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), créée par le Venezuela d'Hugo Chavez et Cuba, rejoints par la Bolivie d'Evo Morales, pour faire échec au libre-échange "impérialiste" prôné par les Etats-Unis. Le 28 juin dernier, dans le quotidien officiel cubain Granma, Fidel Castro en personne s'en prenait aussi à l'Union européenne, l'accusant notamment de "proposer à l'Amérique latine des traités de libre-échange encore pires que ceux de Washington". Or le Nicaragua de Daniel Ortega, qui avait dédié sa dernière victoire électorale à Fidel Castro, est non seulement un pays aujourd'hui en négociation d'association avec l'UE, mais aussi un pays qui souhaite rester membre du CAFTA (Central American Free Trade Agreement), l'accord de libre-échange signé en 2004 entre les Etats-Unis et cinq pays d'Amérique centrale. Le triplé nicaraguayen ALBA-UE-CAFTA est une curiosité politico-économique. Il est trop tôt pour la qualifier de nouvelle voie. © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
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