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L'Union européenne négocie avec quasi toute l'Amérique latine
Accord d'association UE - Amérique centrale : négociation lancée
BRUXELLES, dimanche 1er juillet 2007 (LatinReporters.com) - Les négociations
entre l'Union européenne (UE) et la communauté des pays d'Amérique
centrale en vue d'un accord d'association global ont commencé à
Bruxelles. L'accord sera négocié avec le Costa Rica, le Salvador,
le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et le Panama.
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Le sandiniste Daniel Ortega, président du Nicaragua. Le triplé nicaraguayen ALBA-UE-CAFTA est une curiosité politico-économique. Photo Francisco Batista / Prensa presidencial (Venezuela) |
Une réunion de haut niveau entre la Commission européenne
et des représentants des pays d'Amérique centrale s'est tenue
le 29 juin à Bruxelles indique un communiqué de la Commission.
Le Panama sera pleinement impliqué dans les négociations lorsqu'il
aura décidé d'adhérer au Secrétariat pour l'intégration
économique de l'Amérique centrale (SIECA) précise le
communiqué.
Plus d'un an s'est écoulé entre blanc-seing officiel et ouverture
effective des négociations. C'est en effet en mai 2006, à Vienne
(Autriche), que les chefs d'Etat participant au IVe sommet Union européenne-Amérique
latine et Caraïbes (UE-ALC) décidaient de "lancer" avec l'Amérique
centrale "des négociations en vue d'un accord d'association, y compris
de la création d'une zone de libre-échange". Pareil accord,
couvrant dialogue politique, coopération, investissements et libre-échange
commercial lie déjà l'UE au Mexique et au Chili.
Le 14 juin dernier à Tarija (Bolivie), l'UE et les chefs d'Etat des
quatre pays de la Communauté andine des nations (CAN - Bolivie, Pérou,
Equateur, Colombie) annonçaient aussi "le lancement" de la négociation
d'un accord d'association.
Des négociations (difficiles) étant par ailleurs ouvertes
depuis plusieurs années entre le Mercosur (Brésil, Argentine,
Uruguay, Paraguay) et l'UE "en vue d'un accord d'association interrégional",
c'est la quasi totalité des pays d'Amérique latine qui devrait
être liée à terme à l'Union européenne par
des accords d'association.
Mme Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations
extérieures, déclarait le 29 juin à Bruxelles que "notre
stratégie de coopération avec l'Amérique centrale constitue
l'une des réponses de la Commission européenne pour aider les
pays de la région à faire face au double défi de l'intégration
régionale et de la cohésion sociale. Afin de répondre
à cet objectif, nous venons d'adopter une nouvelle stratégie
de coopération qui augmente les aides à la région de
25 % par rapport aux périodes antérieures."
Le programme d'aide 2007-2013 adopté par la Commission européenne
pour la région concernée et ses pays est d'un montant de quelque
840 millions d'euros.
"L'accord d'association sera négocié sur une base interrégionale,
afin de donner un nouvel élan au processus d'intégration régionale
en Amérique centrale, essentiel à la stabilité, au progrès
et au développement économique et durable de la région"
indique le communiqué de la Commission européenne, paraphrasant
Mme Benita Ferrero-Waldner.
L'UE veut donc jouer un rôle de catalyseur de l'union des pays centraméricains,
que séparent six monnaies, six banques centrales et des économies
et législations différentes.
Dans ce cadre, le Nicaragua est un cas singulier. Revenu au pouvoir en novembre
2006, le président et ex-révolutionnaire sandiniste Daniel Ortega
a depuis intégré le Nicaragua dans l'Alternative bolivarienne
pour les Amériques (ALBA), créée par le Venezuela d'Hugo Chavez et
Cuba, rejoints par la Bolivie d'Evo Morales, pour faire échec au libre-échange
"impérialiste" prôné par les Etats-Unis.
Le 28 juin dernier, dans le quotidien officiel cubain Granma, Fidel Castro
en personne s'en prenait aussi à l'Union européenne, l'accusant
notamment de "proposer à l'Amérique latine des traités
de libre-échange encore pires que ceux de Washington".
Or le Nicaragua de Daniel Ortega, qui avait dédié sa dernière
victoire électorale à Fidel Castro, est non seulement un pays
aujourd'hui en négociation d'association avec l'UE, mais aussi un pays
qui souhaite rester membre du CAFTA (Central American Free Trade Agreement),
l'accord de libre-échange signé en 2004 entre les Etats-Unis
et cinq pays d'Amérique centrale.
Le triplé nicaraguayen ALBA-UE-CAFTA est une curiosité politico-économique.
Il est trop tôt pour la qualifier de nouvelle voie.
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