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Le Bavard Latino
Cuba : Puma habille Fidel Castro, en forme et infidèle à Adidas (vidéo)
"Oppresseurs et opprimés"...
LA HAVANE, lundi 24 août 2009 (LatinReporters.com) - Politiquement, toujours les vieux clichés, mais révolution tout de même au pays de la Révolution, car à Cuba l'équipementier sportif Puma a éjecté Adidas de la glorieuse poitrine de Fidel Castro. C'est en effet un survêtement frappé du puissant félin que porte le Lider Maximo, réapparu dimanche à la télévision cubaine sur sa première vidéo en 14 mois. Le comble est que Fidel Castro, 83 ans, y apparaît en bonne forme, sous réserve d'une voix ténue, alors que depuis juillet 2006, date de son interminable hospitalisation pour maladie déclarée secret d'Etat, on ne l'avait vu qu'émacié et se traînant parfois à petits pas, comme vers la mort, dans des survêtements divers portant la marque Adidas. De là , aïe aïe aïe!, à suggérer que Puma rouvre le chemin de la vie, il n'y a qu'un pas qui risquerait de raboter le chiffre d'affaires d'Adidas. D'autant que Puma sponsorise aussi le bolide jamaïcain Usain Bolt, qui vient de pulvériser son propre record planétaire du 100 m et du 200 m aux championnats du monde d'athlétisme de Berlin. Avec pour locomotive le tandem Bolt-Castro, plus d'un équipementier rêverait de faire la course en tête. Fidel, qui a cédé en février 2008 la présidence de l'île à son frère Raul, recevait en survêtement Puma dix jeunes licenciés en droit de l'université vénézuélienne de Carabobo. L'occasion de converser plus de trois heures durant sur l'actualité des révolutions soeurs, la bolivarienne de Hugo Chavez et son aînée, la castriste. "Nous nous trouvons devant des événements très, très, très graves. Graves pour notre survie, dirais-je", a affirmé le Lider Maximo dans sa référence inévitable au changement climatique. Traitant ensuite de "L'empire et les robots", titre de la dernière de ses "Réflexions" que publient régulièrement sous forme d'articles les médias officiels cubains, Fidel Castro a lu à ses hôtes le passage où il a écrit avec ironie que "les scientifiques pourraient également mettre au point des robots capables de gouverner, épargnant ainsi au gouvernement et au Congrès des Etats-Unis ce travail horrible, contradictoire et confus. Les robots s'en acquitteraient certainement mieux". Mais les mots les plus significatifs ont été prononcés par l'un des dix universitaires vénézuéliens. Il a dit textuellement : "Nous allons nous maintenir sur ce front de lutte pour appuyer les opprimés de cette terre, car il n'y a pas d'autres classes sociales. Il existe uniquement deux classes sociales: celle des oppresseurs et celle des opprimés, des exploiteurs et des exploités". Qu'un jeune Vénézuélien venant de conquérir son titre d'avocat affiche en 2009 pareille vision manichéenne en dit long sur la révolution bolivarienne de Hugo Chavez et la crispation permanente qu'elle nourrit afin de s'autojustifier. Pour enrichir cette révolution, le futur avocat aurait pu poser à Fidel Castro, version Puma ou version Adidas, une question d'actualité depuis 50 ans: "A Cuba, qui sont les oppresseurs et qui sont les opprimés?" Auteur: Le Bavard Latino © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne |