Cuba : Puma habille Fidel Castro, en forme et infidèle à Adidas (vidéo)
"Oppresseurs et opprimés"...
Rencontre de Fidel Castro et d'universitaires vénézuéliens, le 22 août 2009 à Cuba.
LA HAVANE, lundi 24 août 2009 (LatinReporters.com)
- Politiquement, toujours les vieux clichés, mais révolution
tout de même au pays de la Révolution, car à Cuba l'équipementier
sportif Puma a éjecté Adidas de la glorieuse poitrine de Fidel
Castro. C'est en effet un survêtement frappé du puissant félin
que porte le Lider Maximo, réapparu dimanche à la télévision
cubaine sur sa première vidéo en 14 mois.
Le comble est que Fidel Castro, 83 ans, y apparaît en bonne forme,
sous réserve d'une voix ténue, alors que depuis juillet 2006,
date de son interminable hospitalisation pour maladie déclarée
secret d'Etat, on ne l'avait vu qu'émacié et se traînant
parfois à petits pas, comme vers la mort, dans des survêtements
divers portant la marque Adidas.
De là , aïe aïe aïe!, à suggérer que
Puma rouvre le chemin de la vie, il n'y a qu'un pas qui risquerait de raboter
le chiffre d'affaires d'Adidas. D'autant que Puma sponsorise aussi le bolide
jamaïcain Usain Bolt, qui vient de pulvériser son propre record
planétaire du 100 m et du 200 m aux championnats du monde d'athlétisme
de Berlin. Avec pour locomotive le tandem Bolt-Castro, plus d'un équipementier
rêverait de faire la course en tête.
Fidel, qui a cédé en février 2008 la présidence
de l'île à son frère Raul, recevait en survêtement
Puma dix jeunes licenciés en droit de l'université vénézuélienne
de Carabobo. L'occasion de converser plus de trois heures durant sur l'actualité
des révolutions soeurs, la bolivarienne de Hugo Chavez et son aînée,
la castriste.
"Nous nous trouvons devant des événements
très, très, très graves. Graves pour notre survie, dirais-je",
a affirmé le Lider Maximo dans sa référence
inévitable au changement climatique.
Traitant ensuite de "L'empire et les robots", titre de la dernière
de ses "Réflexions" que publient régulièrement sous
forme d'articles les médias officiels cubains, Fidel Castro a lu à
ses hôtes le passage où il a écrit avec ironie que "les
scientifiques pourraient également mettre au point des robots capables
de gouverner, épargnant ainsi au gouvernement et au Congrès
des Etats-Unis ce travail horrible, contradictoire et confus. Les robots
s'en acquitteraient certainement mieux".
Mais les mots les plus significatifs ont été prononcés par l'un des dix
universitaires vénézuéliens. Il a dit textuellement :
"Nous allons nous maintenir sur ce front
de lutte pour appuyer les opprimés de cette terre, car il n'y a pas
d'autres classes sociales. Il existe uniquement deux classes sociales: celle
des oppresseurs et celle des opprimés, des exploiteurs et des exploités".
Qu'un jeune Vénézuélien venant de conquérir son
titre d'avocat affiche en 2009 pareille vision manichéenne en dit
long sur la révolution bolivarienne de Hugo Chavez et la crispation
permanente qu'elle nourrit afin de s'autojustifier. Pour enrichir cette révolution,
le futur avocat aurait pu poser à Fidel Castro, version Puma ou version
Adidas, une question d'actualité depuis 50 ans: "A Cuba, qui sont
les oppresseurs et qui sont les opprimés?"