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La droite favorite des élections municipales et régionales
Espagne - "Indignés" en révolte : programme et effet électoral
MADRID, samedi 21 mai 2011 (LatinReporters.com) - Entre
60.000 et 100.000 "indignés" en révolte contre la crise, dont 25.000 à Madrid,
entraient avec ferveur dans l'illégalité dans des dizaines de villes
d'Espagne dès les premières minutes de ce samedi, bravant l'interdiction
de réunion et de manifestation lors de la journée dite de
réflexion précédant les élections municipales
et régionales du dimanche 22 mai. Quelle sera l'influence électorale
de ces contestataires de dizaines de mouvements qui tentent d'élaborer
un programme commun?
Ce programme, débattu sur l'asphalte de l'emblématique Puerta del Sol madrilène, transformée en campement au lendemain de la manifestation initiale du 15 mai, est encore en pleine élaboration. Il devrait tracer les axes d'une réforme globale d'un système politique et économique dont la faillite se traduit en Espagne par 4,9 millions de chômeurs, soit 21,29% de la population active. Ce taux grimpe à près de 45% parmi les jeunes de moins de 25 ans. Democracia Real Ya ! (Une vraie démocratie, maintenant !), Spanish Revolution (Révolution espagnole), Juventud sin Futuro (Jeunesse sans avenir), Toma la Plaza (Prends la place) et les multiples autres plates-formes revendicatives qui mobilisent jeunes et moins jeunes via les réseaux sociaux du web semblent déjà d'accord sur des mesures qui pourraient être intégrées dans un programme commun des "indignés" : Quoique les contestataires prônent l'abstention électorale par mépris de la particratie, nombre de ces mesures, y compris la restauration de la République, sont proposées depuis longtemps par les écolos-communistes de la Gauche unie. Ce parti avait recueilli 5,54% des suffrages aux élections municipales de 2007 et 3,8% aux législatives de 2008. La Gauche unie a soutenu ouvertement les révoltés, allant jusqu'à déclarer "ce sont les nôtres". En clôturant vendredi soir à Madrid la campagne électorale de son Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a affirmé que les revendications des manifestants "ne nous font pas peur, elles nous engagent, elles nous obligent à offrir des réponses sociales". Des analystes se demandent si cette sympathie soudaine du leader socialiste pour des revendications habituelles de l'extrême-gauche l'éloignera davantage de l'électorat centriste, qui est la clef de toute victoire électorale en Espagne. Les sondages prédisent un triomphe du Parti populaire (PP, droite) de Mariano Rajoy au scrutin municipal et régional de dimanche, lui attribuant jusqu'à 44% des voix, contre 36% aux mêmes élections en 2007. Les mesures extrêmes proposées par les "indignés" amplifieront-elles ou non ce triomphe? La durée et la sévérité de la crise économique en Espagne valent aux manifestants une large sympathie. Mais l'élaboration d'un programme communisant maintes fois rejeté par les urnes n'est peut-être pas la solution souhaitée par la majorité des Espagnols. En outre, la comparaison de l'Espagne, dans les médias internationaux, avec les dictatures arabes agitées elles aussi par des mouvements de contestation a suscité à Madrid des commentaires irrités. Lundi, lorsque seront soupesés les résultats électoraux, les analystes devront nécessairement évaluer le poids réel de 100.000 "indignés" en révolte face aux huit, neuf ou dix millions de votes d'une droite probablement victorieuse. Si elle survit à cet examen, la Spanish Revolution sera alors plus qu'un spectacle médiatique. © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne |