Retour / Back

Visite d'Etat du président français les 27 et 28 avril
Espagne - "Aucun problème" avec Sarkozy : Zapatero passe l'éponge
dans un entretien au Monde

PARIS, vendredi 24 avril 2009 (LatinReporters.com) - "J'ai une très bonne relation avec Nicolas Sarkozy et je sais que tous les commentaires qu'il a pu faire sur moi étaient positifs" affirme le président du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. Il passe ainsi l'éponge, dans un entretien publié vendredi par le quotidien Le Monde (daté du 25 avril), sur une polémique née de la mise en doute supposée de son intelligence par le président français. Nicolas Sarkozy effectuera une visite d'Etat en Espagne les 27 et 28 avril.

Le Monde rappelle que son confrère Libération avait rapporté le 16 avril, citant des parlementaires ayant participé à l'Elysée à un déjeuner consacré aux résultats du G20 de Londres, que Nicolas Sarkozy aurait déclaré que M. Zapatero "n'est peut-être pas très intelligent". Ces propos avaient été démentis par l'Elysée. La socialiste française Ségolène Royal avait ensuite annoncé avoir, par lettre, présenté des "excuses" à M. Zapatero pour les "propos injurieux" du président français. "L'affaire Sarkozy / Zapatero", comme l'ont dénommée de nombreux journalistes, a fait pendant plusieurs jours en France et en Espagne les choux gras des médias.

"Il n'y a aucun problème" avec Nicolas Sarkozy et cela "n'appelle aucune explication avec moi" dit au Monde José Luis Rodriguez Zapatero. "J'ai une très bonne relation avec Nicolas Sarkozy et je sais que tous les commentaires qu'il a pu faire sur moi étaient positifs" poursuit le chef du gouvernement espagnol. A-t-il reçu la lettre de Ségolène Royal? "Oui. Je crois que cette affaire a créé une certaine polémique, mais je connais bien Nicolas Sarkozy. Il a toujours été généreux dans la relation et élogieux." Et d'ajouter: "Je dois préciser que Nicolas Sarkozy a toujours été très diplomate avec moi".

Crise et "économie verte"

Alors que l'Espagne prendra la présidence de l'Union européenne à compter du 1er janvier 2010, M. Zapatero indique au Monde que "nous devons nous concerter sur le modèle de croissance économique que nous voulons pour la sortie de crise. Cela suppose de réaliser ce qui a été décidé au G20, de faire aussi un nouvel effort sur la recherche, l'éducation et la compétitivité, tout en garantissant le maintien, voire l'extension, du modèle social européen".

Interrogé sur la récente sortie du gouvernement du ministre de l'Economie et des Finances, Pedro Solbes, et sur un possible changement de cap économique, M. Zapatero explique au quotidien français que ce "départ signifie que nous voulons accélérer l'entrée en vigueur des mesures prises dans le plan de relance, qui représente plus de 2% du produit intérieur brut. Nous allons commencer à en ressentir les effets en termes d'emploi et de crédit aux entreprises."

[NDLR - Cela confirme que la ministre Elena Salgado, qui a hérité du portefeuille de son orthodoxe prédécesseur, sera moins réticente à accroître l'endettement public pour tenter d'endiguer un désastre économique et social marqué par plus de quatre millions de chômeurs, un record historique.]

"En deuxième lieu, poursuit M. Zapatero dans son entretien au Monde, et c'est la mission fondamentale de la nouvelle équipe, nous voulons dessiner un nouveau modèle de croissance. Cela demandera un ambitieux programme de transformation d'une partie du tissu économique. Il y faudra beaucoup d'énergie, c'est pourquoi j'ai souhaité ce changement d'équipe".

Le chef du gouvernement espagnol explique notamment que son "grand pari, c'est l'économie verte": "les nouveaux emplois proviendront de nouvelles activités liées à l'économie innovatrice dans des secteurs où l'Espagne a une certaine avance, comme les biotechnologies. Les pays en pointe dans ces domaines seront en mesure d'avoir une croissance plus saine. Cela va des économies d'énergie tous azimuts aux énergies renouvelables, en passant par une industrie plus propre. Ainsi, nous pourrons innover et économiser. C'est la voie principale du nouveau modèle de croissance que nous voulons."

Pays basque

A propos du Pays basque où, pour la première fois depuis le retour de la démocratie, les socialistes vont être aux commandes après trente ans de règne du Parti nationaliste basque (PNV), M. Zapatero assure au Monde que cette région "va vivre un temps de tranquillité".

"Il y aura au Pays basque un gouvernement prêt à coopérer avec l'ensemble de l'Espagne, respectueux du cadre constitutionnel et actif pour en finir avec le groupe terroriste ETA au moment où nous obtenons de grands résultats dans la lutte antiterroriste et où ce groupe est de plus en plus faible. Ce nouveau gouvernement introduira de la sérénité et de la stabilité", explique-t-il.




LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne