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RÉACTION DE MARC DELOUCHE
à l'article du 11.08.2003 "Mexique : assassinat de 370 femmes en dix ans à Ciudad Juárez et Chihuahua"
[04.06.2009 - 20h41]
Je viens de visionner "Les oubliées de JUAREZ". Je suis sidéré
de prendre connaissance d'une telle horreur par l'intermédiaire d'un
film choisi de façon aléatoire.
Surpris de l'indifférence générale corroboré
par l'absence d'information à ce sujet, je me suis précipité
sur internet pour vérifier la véracité du récit
relaté dans ce film. Votre article confirme le scénario et
je n'en reviens pas. On peut tuer librement des centaines de femmes sans
que personne ou presque ne réagisse. A l'inverse, il suffit qu'un
président du conseil italien trompe sa femme pour que cela fasse la
"une" des journaux du monde entier. Pire encore, qu'un président acquiert
un chien pour que la planète entière s'arrête sur ce
fait dérisoire. Mais il est américain !
Ce constat conforte diverses de mes convictions.
Tout d'abord, nous nous croyons informés, mais le sommes
nous vraiment ? En effet, dès lors qu'il s'agit de révélé
l'impact des intérêts libéraux et ultra-libéraux
sur la vie et la dignité humaine, mais aussi sur notre environnement,
il n'y a plus de réelles informations. Quelques bribes aux détours
d'une indignation issue de la proximité (CLERVOIS, CONTINENTAL). Il
est évident qu'au regard du paramètre espace-temps, le pouvoir
en place ne pourra pas dissimuler ce genre de détresse. Il vaut mieux
alors s'afficher cyniquement du côté des victimes tout en minimisant
l'impact de sa volonté politique sur ces mêmes victimes.
Ensuite, il est toujours préférable d'attirer
l'attention du taureau vers quelque chiffon rose (le rouge étant trop
subversif et le rose coïncide avec notre époque). On tente de
nous intéresser à la vie de personnes dites célèbres
pour des considérations dérisoires, l'argent ou un physique
avantageux par exemple. C'est pitoyable de constater que cette mascarade
fonctionne au détriment de ces centaines de femmes assassinées
à JUAREZ et certainement ailleurs.
Il y a tellement de causes à défendre et si peu d'appétence
du grand public pour ce type d'information qu'il faut des personnes comme
vous pour continuer à ce battre pour la dignité humaine.
De mon côté, je participe à la lutte pour la défense
des hôpitaux psychiatriques publics et contre l'indigence en moyen
humain de qualité vers laquelle nous glissons d'année en année,
nous aussi dans l'indifférence générale et le mépris
des pouvoirs publics.
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