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Les émigrés d'Amérique latine ont envoyé 38 milliards de dollars en 2003

  • 79% de l'argent envoyé vient des Etats-Unis
  • La moitié des sommes reçues d'Europe vient d'Espagne
  • Latino-Américains vendeurs de churros à Madrid.  Photo LatinReporters.com
    Transferts financiers des travailleurs migrants vers l'Amérique latine et les Caraïbes
    (milliards de dollars)

    Pays récepteurs
    2003
    Mexique
    Brésil
    Colombie
    Salvador
    République dominicaine
    Guatemala
    Équateur
    Jamaïque
    Pérou
    Cuba
    Haïti
    Honduras
    Nicaragua
    Bolivie
    Costa Rica
    Venezuela
    Argentine
    Guyana
    Trinité-et-Tobago

    Belize

    TOTAL
    13,266  
    5,200
    3,067
    2,316
    2,217
    2,106
    1,656
    1,425
    1,295
    1,194
    0,977
    0,862
    0,788
    0,340
    0,306
    0,247
    0,225
    0,137
    0,088
    0,073

    38,000

    Source: Banque Interaméricaine de Développement (BID), 2004
    Emigration BID
    Economie
    OIM
    MADRID, lundi 9 août 2004 (LatinReporters.com) - Les émigrés originaires d'Amérique latine et des Caraïbes (ALC) ont envoyé en 2003 vers leur région d'origine 38 milliards de dollars, selon l'estimation de la Banque Interaméricaine de Développement (BID). La région ALC est ainsi la première réceptrice mondiale de transferts effectués par des migrants souligne pour sa part l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    L'OIM note que 30 milliards de dollars, soit 79% de l'argent envoyé vers la région ALC par les émigrés, viennent des Etats-Unis et que la moitié des sommes reçues d'Europe vient d'Espagne. Le poids des Etats-Unis dans ces transferts s'explique par l'ampleur qu'y a pris la diaspora latino-américaine. La BID estime qu'environ 10 millions des 16,7 millions d'adultes nés en Amérique latine et habitant aux Etats-Unis envoient de l'argent vers leur pays d'origine.

    Pour les pays récepteurs, ajoute la BID, ces transferts "surpassent largement l'ensemble de l'aide fournie par les nations développées".

    Dans son rapport "Migration from Latin America to Europe : Trends and Policy Challenges" (Genève, juin 2004), l'OIM rappelle que les mêmes transferts vers la région ALC totalisaient 32 milliards de dollars en 2002. Ils ont donc progressé de 18,7% en 2003. Ils avaient déjà augmenté de 17,6% en 2002 par rapport à 2001.

    Ce sont aussi des chiffres de 2002 que l'OIM cite à propos des transferts vers l'ALC venus du Japon (2,5 milliards de dollars), d'Europe (2 milliards de dollars, dont un milliard envoyé d'Espagne) et du Canada. (un milliard de dollars). Pour la même année, les transferts financiers effectués vers l'ALC par des migrants installés dans un autre pays de l'ALC atteignaient la somme non négligeable de 1,5 milliard de dollars.

    "Le fait que le but principal des transferts est de couvrir des dépenses familiales fait douter de leur incidence sur le développement économique des pays d'origine, l'argent n'étant pas investi directement dans des activités productives" écrit l'OIM. "Cependant, poursuit le rapport, il faut considérer leur effet multiplicateur sur les économies locales", effet qu'une étude citée par l'OIM évalue à 3 pour 1.

    Latino-Américains en Espagne

    Dans un chapitre consacré aux trois principales communautés latino-américaines en Espagne, l'étude de l'OIM indique que, parmi les migrants de plus de 18 ans, des transferts vers le pays d'origine sont effectués par 98,4% des Dominicains, 97,1% des Equatoriens (qui forment le plus fort contingent d'immigrés en Espagne) et 90,8% des Colombiens.

    Chacun de ces migrants a effectué de sept à dix transferts financiers au cours de l'année 2002. Chaque transfert était en moyenne de 370 euros, soit sensiblement plus que les envois moyens de 100 à 300 dollars des Latino-Américains émigrés aux Etats-Unis.

    L'OIM explique à ce propos que l'Europe est pour les migrants latino-américains une destination plus récente que les Etats-Unis et que des immigrés récemment installés envoient davantage d'argent vers leur pays, où demeure encore l'essentiel de leur famille. Par contre, une immigration plus ancienne a souvent permis la réunification familiale dans le pays d'accueil. Les transferts s'en trouvent alors réduits.

    Selon le Ministère espagnol de l'Intérieur, le nombre d'immigrés latino-américains en Espagne a plus que quintuplé de 1995 à 2003, passant de 92.642 à 514.485. Et cela sans tenir compte des immigrés clandestins, dont le nombre est évalué par des organisations humanitaires à environ un million.

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