Accueil   |  Politique   |  Economie   |  Multimédia   |  Société   |  Pays+dossiers   | Forum 
Google
 
Web LatinReporters.com
58 pays tentent au Mexique de développer leurs liens commerciaux et politiques

Guadalajara : 3e sommet Europe - Amérique latine et Caraïbes

VOIR AUSSI

Dossier Europe-
Amérique latine

Dossier Globalisation

Déclaration
de Guadalajara

Texte intégral en
français - Fichier pdf

Si vous n'avez pas
Acrobat Reader
pour lire les pdf,
chargez-le ici:

Le président mexicain Vicente Fox et son épouse Marta Sahagun, amphitryons du sommet
Photo Presidencia de la República
MEXICO / BRUXELLES, mercredi 26 mai 2004 (LatinReporters.com) - Le 3e sommet Union européenne (UE)-Amérique latine et Caraïbes (ALC), les 28 et 29 mai à Guadalajara (Mexique), aura pour plat de résistance le libre-échange. Cinquante-huit chefs d'Etat ou de gouvernement représenteront les pays de l'UE, pour la première fois au nombre de 25 dans ce processus, et les 33 pays ALC.

L'ambition de "partenariat stratégique birégional" qui sous-tend depuis 1999 la dynamique de ces sommets est aussi politique, sociale et culturelle. Une position commune pourrait être étudiée en faveur d'un rôle accru des Nations unies, notamment dans les conflits internationaux.

Après l'échec, en septembre dernier à Cancun, de la 5e Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et l'incertitude qui plane sur le projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) promu par les Etats-Unis, tant Bruxelles que Washington relancent en Amérique latine la négociation d'accords de libre-échange bilatéraux ou sous-régionaux.

Le commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy, croit que le sommet de Guadalajara devrait enfin mettre sur les rails, même à défaut de quelques ajustements techniques, l'accord d'association que l'UE négocie depuis 1999 avec le Mercosur, marché commun sud-américain formé par le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay.

3 sommets pour un "partenariat stratégique"

A Rio de Janeiro, en juin 1999, le premier sommet Union européenne - Amérique latine et Caraïbes (ALC) lançait l'ambition d'un "partenariat stratégique birégional" à la fois économique, politique, social, culturel et technologique. Des actions prioritaires étaient recensées.

Le second sommet, à Madrid en mai 2002, évalua la mise en oeuvre des engagements souscrits à Rio. Ils furent précisés et élargis.

Le sommet de Guadalajara montrera dans quelle mesure le partenariat entre l'UE et les pays ALC est ou non une réalité cinq ans après le lancement du processus.

Malgré la rhétorique et la lenteur qui le caractérisent, ce rapprochement birégional a une signification tant politique que commerciale. Tenu dans "l'arrière-cour" des Etats-Unis, il en symbolise d'autant mieux le souhait de l'Europe et de l'Amérique latine d'opposer à l'hégémonie américaine un monde multipolaire.

A cet égard, le sommet pourrait prendre l'engagement de conclure la négociation UE-Mercosur en octobre, soit à la fin du mandat de la Commission européenne présidée par Romano Prodi. La clef du succès serait un équilibre entre la diminution du protectionnisme agricole européen et une plus grande ouverture du Mercosur aux produits industriels, aux services et à certains investissements européens.

L'UE a déjà signé en 2000 un accord d'association avec le Mexique et un autre avec le Chili en 2002.

Les Européens devraient par ailleurs confirmer à la Communauté andine de nations (CAN: Venezuela, Colombie, Equateur, Pérou et Bolivie) et aux pays d'Amérique centrale que le renforcement de leur propre intégration régionale favoriserait l'ouverture de la négociation d'un accord d'association avec l'UE.

L'UE négocie par ailleurs depuis avril dernier un "accord de collaboration économique" avec 15 pays des Caraïbes.

L'UE est le second partenaire commercial, après les Etats-Unis, des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, mais le premier du Mercosur et du Chili. Les exportations annuelles européennes vers l'Amérique latine s'élèvent à 57,5 milliards d'euros et les importations à 53,7 milliards d'euros, soit une augmentation des échanges commerciaux de 100% depuis 1990.

La création éventuelle, à l'horizon 2010, d'une zone de libre-échange UE-Amérique latine est une hypothèse de travail plausible, compte tenu qu'à cette date l'ouverture commerciale sera totale avec le Chili et le Mexique et très avancée avec le Mercosur.

Les Etats-Unis, eux, ont conclu des accords de libre-échange en 1994 avec le Canada et le Mexique, en 2003 avec le Chili et ils négociaient cette année avec cinq pays d'Amérique centrale et la République dominicaine un autre accord auquel se ralliera probablement le Panama.

Washington devrait aussi ouvrir, avant l'été, la négociation d'accords de libre-échange avec la Colombie, le Pérou et l'Equateur. La Bolivie se joindrait plus tard à ce mouvement.

Le représentant américain au Commerce, Robert Zoellick, estime que dès 2005 les Etats-Unis pratiqueront le libre commerce avec les deux tiers des économies du continent américain. Washington espère ainsi contourner partiellement les réticences du Brésil, de l'Argentine et du Venezuela à l'égard de la création d'une Zone de libre-échange des Amériques.

Politiquement, la majorité des pays latino-américains misent sur un rapprochement avec l'Europe pour limiter l'hégémonie américaine, à plus forte raison après la guerre en Irak. L'UE et l'Amérique latine pourraient, selon le commissaire européen aux Relations extérieures, Chris Patten, chercher ensemble à renforcer le rôle de l'ONU dans la solution des conflits internationaux.

La lutte contre le terrorisme et le narcotrafic et les problèmes d'émigration relèvent aussi de la coopération birégionale que l'on cherchera à renforcer à Guadalajara. Pauvreté et inégalités sociales devaient alors être rappelées.

L'UE devra convaincre que son élargissement, de 15 à 25 pays depuis le 1er mai, ne réduira pas ses engagements à l'égard de l'Amérique latine. De nouveaux membres de l'UE tels que la Pologne et la Hongrie sont considérés comme des concurrents directs des exportateurs agricoles latino-américains. L'élargissement de l'Union européenne peut néanmoins offrir aussi de nouveaux débouchés commerciaux aux pays d'Amérique latine et des Caraïbes.

Vous pouvez réagir à cet article sur notre forum


  Accueil   |  Politique   |  Economie   |  Multimédia   |  Société   |  Pays+dossiers  
 

© LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
Le texte de cet article peut être reproduit s'il est clairement attribué
à LatinReporters.com avec lien actif sur le mot LatinReporters.com