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Bolivie: atteint d'un cancer, le président Banzer va céder le pouvoir

LA PAZ, 27 juillet 2001 (latinreporters.com) - Le gouvernement bolivien a confirmé vendredi que le président Hugo Banzer, atteint d'un cancer au poumon et au foie, démissionnera le 6 août, date de la fête nationale. Le vice-président Jorge Quiroga, qui assume actuellement l'intérim, sera proclamé président le même jour. Général à la retraite âgé de 75 ans, Hugo Banzer est l'unique dictateur latino-américain des années 70 revenu au pouvoir grâce à une élection démocratique. Hospitalisé à Washington depuis le 1er juillet, ce militaire autoritaire fut toujours proche des Etats-Unis.

Au nom de la stabilité d'un pays secoué par une grave crise économique et sociale, sa démission était réclamée, depuis la confirmation de sa grave maladie, par l'opposition, par des membres de la coalition gouvernementale et par la puissante Confédération patronale de Bolivie (CEPB).

Le ministre bolivien de l'Information, Manfredo Kempff, affirme que la prochaine démission du président Banzer est "patriotique". Selon le ministre, le général Banzer serait d'autant plus persuadé du bien-fondé de sa décision qu'il croit "en la maturité politique et en la démocratie actuellement en vigueur en Bolivie".

Hugo Banzer reviendra brièvement en Bolivie pour s'adresser à la nation le 6 août, jour de l'Indépendance nationale, et concrétiser sa démission. Tous les membres du gouvernement mettront leur charge à disposition du nouveau président, Jorge Quiroga.  Agé de 41 ans et fidèle collaborateur de Hugo Banzer depuis 1988, Jorge Quiroga gouvernera pendant douze mois, jusqu'aux prochaines élections générales. Dès le 10 août, Hugo Banzer subira une nouvelle chimiothérapie à l'hôpital militaire Walter Reed de Washington.

Président-dictateur de la Bolivie de 1971 à 1978 à la suite d'un coup d'Etat, évincé du pouvoir par un autre putschiste, le général Banzer avait été élu démocratiquement à la présidence en 1997. Sa politique néo-libérale, nuancée par des nationalisations d'entreprises, n'a pu réduire la pauvreté qui frappe 60% des huit millions de Boliviens. Les grèves les plus diverses qui secouent la Bolivie depuis deux ans témoignent de l'incertitude économique et politique.

La lutte contre les plantations de coca aura été le volet le plus visible à l'étranger de la politique de Hugo Banzer. En quatre ans, son " Plan Dignité ", appliqué avec l’aide de l’armée, a éliminé 40.000 hectares de coca. En 2002, "la feuille sacrée des Incas", comme on l’appelle dans les Andes, ne devrait plus couvrir en Bolivie que 12.000 hectares pour assurer une consommation traditionnelle ou médicale étrangère au trafic de cocaïne.

Le " Plan Dignité " est cité en exemple par les Etats-Unis. Aucun autre pays d’Amérique latine n’a obtenu des résultats aussi spectaculaires que ceux de la Bolivie dans l'élimination de la matière première de la cocaïne.


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