L'électricité sera rationnée pour 130 des 170 millions de BrésiliensBRASILIA / SAO PAULO, 15 mai 2001 (latinreporters.com) - Pour pallier le déficit d’énergie électrique accentué par la sécheresse, le gouvernement brésilien annoncera vendredi des mesures de rationnement qui frapperont à partir du 1er juin 130 des 170 millions de Brésiliens. Le rationnement d’électricité freinera la croissance du Brésil, première puissance économique d’Amérique latine. Le président brésilien Fernando Henrique Cardoso reconnaissait lundi à Brasilia que le gouvernement devra mener contre la pénurie une " bataille difficile ", qui mettra les citoyens " en difficulté " et qui ne pourra être gagnée qu’à " moyen terme ". Selon le chef de l’Etat, le secteur public sera en première ligne de cette bataille. La réduction graduelle de consommation d’énergie qui lui sera imposée atteindra 35 % en juillet. Les horaires de travail seront avancés et la plupart des bureaux fermeront à 17h. Le président Cardoso a précisé que les mesures de rationnement, sans précédent depuis 1963, seront annoncées vendredi à l’issue de la réunion d’un cabinet de crise composé de sept ministres. Les Brésiliens le qualifient déjà de " cabinet de l’extinction " (des feux). Le ministre des Mines et de l’Energie, Jose Jorge Lima Vasconcelos, a indiqué que les coupures de courant pourraient toucher à partir du 1er juin 17 des 27 Etats du pays, soit 130 des 170 millions de Brésiliens. Pour conjurer la crise, le Brésil devrait économiser de 20 à 25% de sa consommation d’électricité pendant plusieurs mois. Le rationnement se prolongera au moins jusqu’en novembre. Seules certaines régions du Nord et du Sud brésiliens y échapperont, car elles disposent de réserves d’eau suffisantes. A 92% d’origine hydroélectrique, la production brésilienne d’électricité est menacée par le manque de pluies, qui a réduit au minimum le niveau de la plupart des barrages. Mais au-delà de la pire sécheresse depuis 70 ans, la crise s’explique aussi par l’insuffisance d’investissements énergétiques dans un pays où la demande d’électricité croît chaque année de 4,5%. Le Brésil, 9e puissance économique mondiale, est en effet la locomotive du continent sud-américain. La construction d’une cinquantaine de centrales électriques thermiques alimentées par le gaz bolivien a pris du retard. Le secteur privé s’est résisté à s’associer au gouvernement dans cet investissement, car le gaz de Bolivie, dont le prix est lié au dollar, doit être facturé au consommateur en monnaie locale, le real brésilien, dont la valeur ne cesse de s’effriter par rapport à la devise nord-américaine. A peine cinq nouvelles centrales thermiques seront opérationnelles cette année et neuf autres en 2002. Les économistes doutent qu’elles suffiront à résoudre la crise. Ils calculent que, dans l’immédiat, le rationnement d’électricité prévu pour au moins six mois risque de mettre au chômage 850.000 Brésiliens et de ramener de 4 à 2,5% l’accroissement du produit intérieur brut en 2001. L’Amérique latine toute entière souffrirait d’un tel ralentissement du Brésil. Pour dénoncer le manque de prévision du gouvernement, les principaux syndicats brésiliens ont appelé à des arrêts de travail dès mardi dans les usines de Sao Paulo, capitale économique du Brésil. Une manifestation à la lueur de bougies est prévue dans le centre de la ville pour protester contre le prochain rationnement de l’électricité. RIO DE JANEIRO, 17 mai 2001 - Le rationnement de l’électricité a commencé au Brésil. Des restrictions frappent depuis jeudi l’éclairage public, les néons publicitaires et les événements sportifs et artistiques à ciel ouvert. Le gouvernement annoncera vendredi un plan global d’économies d’énergie qui touchera les deux tiers des 170 millions de Brésiliens. A 92% d’origine hydroélectrique, la production brésilienne d’électricité est menacée par la pire sécheresse depuis 40 ans.
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