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A huit mois de l'élection présidentielle

Brésil: le Parti des travailleurs de Lula reconnaît son virage au centre

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RIO DE JANEIRO, mercredi 20 février 2002 (latinreporters.com) - Le Parti des travailleurs (PT), le plus grand parti de gauche du Brésil et d'Amérique latine, "est désormais un parti de centre gauche" reconnaît son président, le député José Dirceu.

Le candidat probable du PT à l'élection présidentielle d'octobre prochain, Luis Inacio Lula da Silva (que les Brésiliens appellent Lula), est dans les sondages le favori actuel de cette élection. Le virage au centre du PT est critiqué notamment par un mystérieux Front d'action révolutionnaire, qui revendique actions et menaces terroristes contre des personnalités du PT.

En déclarant au journal "0 Globo" publié mercredi que "le PT est désormais un parti de centre gauche et non plus de gauche", José Dirceu réplique aux critiques lancées contre Lula pour ses contacts, dans la perspective de l'élection présidentielle, avec des partis du centre et des dirigeants de sectes évangéliques qui financent le Parti libéral.

Président d'honneur du PT et à nouveau candidat -virtuel pour l'instant- à la présidence du Brésil après trois échecs successifs (en 1989, 1994 et 1998), Lula prône "l'ouverture" au centre pour ne pas subir un quatrième revers.  Il écarte l'idée de renationaliser les grandes entreprises et propose l'un des dirigeants du Parti libéral, le sénateur José Alencar, comme colistier et candidat à la vice-présidence pour le scrutin d'octobre.

Cette realpolitik est vivement critiquée par le noyau dur de la gauche du PT. L'un de ses principaux porte-parole, le député Milton Temer, affirme que "l'alliance (avec le Parti libéral) serait comme un mariage entre vache et cheval, incapable de fournir du lait ou de faire avancer un chariot".

"Le changement scandaleux de l'idéologie du PT pour atteindre le pouvoir" est d'autre part dénoncé par un mystérieux Front d'action révolutionnaire brésilienne (FARB), qui a revendiqué sur son site Internet le meurtre d'un élu du PT, Antonio da Costa, maire de Campinas assassiné au revolver le 10 septembre 2001.

Le 20 janvier dernier, un des fondateurs du PT et coordinateur du projet gouvernemental de Lula, Celso Augusto Daniel, maire de Santo André, mourait à son tour criblé de balles. Jusqu'à présent, ce crime n'a pas été revendiqué.

Plusieurs dizaines d'élus du PT affirment avoir été menacés, anonymement ou par le FARB, et certains d'entre-eux portent désormais un gilet pare-balles. Des journalistes brésiliens n'excluent pas que le FARB puisse être non une organisation d'extrême gauche, mais un mouvement déstabilisateur financé par des ultras d'extrême droite inquiets des chances de Lula de conquérir enfin la présidence du Brésil.

Sur le plan des relations extérieures, Lula reste plus incliné à gauche qu'au centre. Lors du Forum social mondial, clôturé le 5 février dernier à Porto Alegre, il tirait à boulets rouges sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), prévue pour 2005 de l'Alaska à la Terre de Feu, l'assimilant à une "tentative d'annexion de l'Amérique latine aux Etats-Unis".


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