MADRID, mardi 13 juillet 2010 (LatinReporters.com) - Huit kilomètres
de parade triomphale le 12 juillet à Madrid, quatre heures durant,
saluant du haut d'un bus découvert "la plus grande foule" jamais vue
dans la capitale espagnole, selon son maire Alberto Ruiz-Gallardon ... Revenus
le matin même d'Afrique du Sud avec leur trophée conquis la veille, la coupe mondiale
de football, les dieux de la Roja ont concentré sur leur passage plus d'un million d'adorateurs
à en croire les médias madrilènes.
Ni le roi Juan Carlos ni moins encore le chef du gouvernement socialiste
espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, ne pourraient soulever pareilles
ferveur et acclamations. Ce sont eux qui ont été honorés en recevant
les héros de l'équipe nationale qui les ont éclaboussés
de leur gloire.
"Bienvenue dans un pays plus heureux!" disait un calicot à Casillas,
Villa, Puyol et autres Iniesta. Oubliés pendant quelques jours, voire
tout l'été, le chômage et la crise. Nul besoin de
doctorat en sociologie pour comprendre que mariage entre football et globalisation
des médias de masse façonne humeurs et imaginaires collectifs
dans la plupart des pays de la planète.
Pour l'heure, les Espagnols semblent plus souriants et même plus solidaires,
sans nationalisme outrancier. Mais cela sans démentir l'historien
britannique Eric Hobsbawn. A ses yeux, le football est le moyen le plus efficace
d'inciter des citoyens à s'identifier à une nation au travers
d'une équipe de "jeunes réalisant de manière stupéfiante
[avec un ballon] ce que tout homme veut ou a voulu faire bien à un
moment de son existence". Amen...
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