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Expédition culturelle sur les traces de Francisco de Orellana et de La Condamine
4.800 km sur l'Amazone, comme les conquistadors au 16e siècle
De l'Equateur à l'Atlantique, 5 Français et un Equatorien vont traverser l'Amérique du Sud

D'Equateur jusqu'à Belém, sur la côte atlantique du Brésil: la même descente (en rouge) du Napo et de l'Amazone que celle effectuée en 1541 par le conquistador Francisco de Orellana, compagnon de Pizarro.

QUITO, 6 déc. 2001 (LatinReporters.com) - Francisco de Orellana, conquistador et compagnon d'armes de Pizarro, fut le premier Européen à descendre l'Amazone, à la recherche des mines d'or d'El Dorado, des montagnes andines de l'Equateur jusqu'à la côte atlantique du Brésil, en passant par le Pérou. C'était en 1541.

Depuis, le visage de l'Amazone a bien changé. L'étude de ces changements par rapport aux premiers récits d'exploration sera menée en juillet et août 2002 par cinq Français et un Equatorien (voir encadré en bas de page). Ils navigueront sur les traces du conquistador, descendant  4.800 km d'un fleuve qui, par son débit, est le premier du monde.

Cette expédition culturelle n'est pas sans risques, comme le démontre l'assassinat du célèbre navigateur néo-zélandais Peter Blake, abattu hier soir (le 5 décembre) sur son bateau par des pirates dans l'embouchure de l'Amazone. Outre les pirates du fleuve, la faune et le climat amazoniens, l'isolement farouche de communautés indiennes et les débordements de la guérilla colombienne en Equateur, au Pérou et au Brésil sont autant de dangers potentiels.

Confronter l'Amazonie moderne avec celle du 16e siècle et faire découvrir au grand public le présent et le passé de son fleuve majestueux sera la préoccupation centrale des membres de l'expédition, déjà dans la fièvre des préparatifs à sept mois de l'embarquement à Francisco de Orellana-El Coca. Cette ville équatorienne à laquelle le conquistador a donné son nom est traversée par la Napo, affluent de l'Amazone, avec lequel il conflue au Pérou.

Deux grands récits d'exploration décrivent l'Amazone au 16e et au 18e siècle: l'ouvrage d'un compagnon d'Orellana, le Père Gaspar de Carbajal, et celui de l'astronome-géographe français Charles-Marie de la Condamine. Ces ouvrages sont structurés autour de trois thèmes principaux qui seront comparés à la réalité actuelle:  la vie quotidienne le long du fleuve, le paysage naturel et les communautés indiennes.

Les modifications de l'habitat, de la faune et de la flore dues à la conquête européenne depuis le 16e siècle seront soulignées.

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Equateur - Pirogue à moteur sur
le Napo, affluent de l'Amazone.
© Henri Leduc
Le matériel audio-visuel de l'expédition sera l'instrument privilégié de cette comparaison entre passé et présent. Outre un reportage global à l'issue de leur aventure, les navigateurs veulent offrir aux médias un suivi quotidien ou hebdomadaire de leur parcours par des transmissions d'images et de sons digitalisés, via un site Internet alimenté par ordinateur et téléphone portables.

A la rencontre de communautés indiennes

Les membres de l'expédition envisagent d'aller à la rencontre de quatre communautés indiennes: les Huaranis d'Equateur, les Yaguas du Pérou et de Colombie, les Tikunas du Brésil et les Nuaruaoue de l'île brésilienne de Marajo, à l'embouchure de l'Amazone.

Ces quatre communautés présentent une évolution et un destin différents. Les Huaranis vivent isolés, coupés de la civilisation et difficiles à contacter. Yaguas et Tikunas s'étendent aux abords de la triple frontière Pérou-Colombie-Brésil, tandis que les Nuaruaoue survivent face à l'Atlantique sur l'immense île de Marajo, située à côté de Belém.

En rencontrant ces communautés, l'expédition cherchera à présenter leur mode de vie traditionnel, à exposer les influences bénignes ou malignes que fait peser sur elles la civilisation moderne et à montrer leur évolution depuis la conquête de l'Amazone.

Le contact sera aussi recherché avec des Indiens liés à ces communautés, mais vivant dans les villes ou les gros villages bordant le fleuve, afin de présenter leur intégration ou leur acculturation.

Enfin, l'expédition s'attachera à présenter les aspects typiques et singuliers de la vie quotidienne autour de l'Amazone, en confrontant l'univers urbain et technologique de cités comme Iquitos (Pérou),  Leticia (frontière entre le Pérou et la Colombie), et Manaus (Brésil) avec les villages isolés rencontrés.

Dans cette optique seront mis en relief la circulation des hommes et des marchandises, les communications archaïques et modernes, le commerce (biens courants, approvisionnements), la pêche (techniques anciennes et modernes), la médecine (shamanique ou moderne) et des anecdotes diverses.

Ce logo de l'expédition mentionne le nom, "Carishina", du bateau qui la transportera. En langue indienne quechua, dominante parmi les autochtones des Andes, "Carishina" signifie "femme réticente aux tâches ménagères"...

Le "Carishina" devrait être un bateau de seconde main racheté au Brésil. Il sera du style "caboteur traditionnel" de l'Amazonie, avec un fond plat et un centre de gravité extrêmement bas.

LES MEMBRES DE L'EXPEDITION

  • Philippe HERRIAU, Français, 41 ans, administrateur du lycée français "La Condamine" de Quito.
  • Yann LE DORNER, Français, 28 ans, professeur de philosophie au lycée "La Condamine" de Quito.
  • Alain ROLAND, Français, 54 ans, créateur d'entreprises.
  • Kleber SANDOVAL, Équatorien, 32 ans, propriétaire et capitaine d'un bateau transporteur sur le Rio Napo, affluent de l'Amazone.
  • Bertrand TUFFIGO, Français, 27 ans, ingénieur en télécommunications.
  • William WADOUX, Français, 32 ans, ingénieur en télécommunications.

Sponsors (ils en cherchent encore), médias et particuliers peuvent les contacter à l'adresse e-mail commune lexpe2002@yahoo.fr
Site Internet : http://www.carishina.com


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