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Les grands centres touristiques dominicains sont épargnés

2.300 morts et disparus à Haïti et en République dominicaine à cause des pluies

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PORT-AU-PRINCE / SAINT-DOMINGUE, jeudi 27 mai 2004 (LatinReporters.com) - Plus de 2.300 morts et disparus, 1.700 en Haïti et 675 en République dominicaine, étaient comptabilisés jeudi après les pluies torrentielles qui ont dévasté ces deux pays de l'île caraïbe d'Hispaniola. Dans la crainte d'épidémies, des dizaines cadavres qu'on ne tente même pas d'identifier sont enterrés rapidement dans des fosses communes. Les grands centres touristiques dominicains ne sont pas touchés.

Débordements de rivières, glissements de terrains et torrents de boues ont frappé surtout des localités de la zone frontalière du sud-ouest de l'île, Jimani en République dominicaine, ainsi que Fond Verette, Mapou, Grand Gosier et Anse à Pitre en Haïti. Toujours au sud d'Hispaniola, des intempéries moins meurtrières ont aussi touché la région de Saint-Domingue.

En Haïti, la représentante du gouvernement dans la région sinistrée, Margareth Martin, dresse un bilan de 1.700 morts et disparus, dont un millier rien qu'à Mapou. Et cela sans compter les victimes probables de certaines zones auxquelles on ne peut encore accéder, les routes étant défoncées ou emportées.

"A Grand Gosier et Mapou, indiquait mercredi soir Margareth Martin, des sinistrés restent perchés dans les arbres en attendant les secours... Les centres de santé sont détruits et leurs employés ne peuvent se rendre sur place. La majorité des routes du sud-est d'Haïti sont inutilisables".

"La plupart de ceux qui ont perdu leur logement demeurent chez des parents" a indiqué à Genève le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU, qui souligne "un besoin urgent de tentes, de bâches en plastique et de nourriture". Le Bureau précise qu'en Haïti seulement un total de 2.400 maisons ont été gravement endommagées ou détruites, laissant des milliers de personnes sans abri. Des écoles aussi sont anéanties. De plus, des récoltes et du bétail ont été perdus.

"Les routes étant impraticables, les zones affectées par les inondations ne peuvent être atteintes que par voie aérienne. Les soldats de la paix stationnés à Haïti utilisent des hélicoptères pour ravitailler les régions les plus gravement atteintes" précise le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU.

Cette aide humanitaire mobilisant des agences des Nations unies, des ONG (organisations non gouvernementales) et le contingent militaire de l'ONU fut dirigée en priorité sur Fond Verette, ville de 40.000 habitants, qui compte 10.000 sinistrés et 3.000 blessés.

Une force multinationale intérimaire autorisée par la résolution 1529 des Nations unies à laquelle participent le Canada, le Chili, les Etats-Unis et la France s'était déployée en Haïti afin de faciliter le retour à l'ordre et à la sécurité après la démission et l'exil du président Jean-Bertrand Aristide, le 29 février dernier.

Deuil national en République dominicaine

L'ONU confirme que la ville frontalière de Jimani, 11.400 habitants selon le recensement de 2002,  est la plus affectée en République dominicaine. On y dénombrait officiellement jeudi quelque 300 morts et 375 disparus. Les autorités locales croient qu'on dépassera le millier de victimes.

Beaucoup, surtout des enfants, avaient été submergés et noyés pendant leur sommeil. On voit encore des cadavres flotter sur le lac Enriquillo qui borde Jimani. Le Centre des opérations d'urgence de la République dominicaine estime que 32.000 personnes ont été évacuées en diverses zones à cause des intempéries.

Jeudi avait été décrété jour de deuil national. A Saint-Domingue, le gouvernement du président Hipolito Mejia, dont le mandat expire le 16 août, a aussi déclaré Jimani zone sinistrée. Cela permettrait théoriquement d'accélérer l'aide internationale proposée notamment, comme en Haïti, par l'ONU, l'Union européenne, la Croix-Rouge et de multiples ONG. Des hélicoptères américains et canadiens de la force multinationale déployée en Haïti participent à des opérations de sauvetage et de ravitaillement en République dominicaine.

Médicaments, aliments et eau potable sont prioritaires. Comme en Haïti, les autorités enterrent dans des fosses communes des cadavres empilés, parfois totalement nus, sans chercher à les identifier et donc sans contacter les familles. Des parents de disparus ne cachent pas leur colère. Les fosses sont creusées dans une forêt à plusieurs kilomètres de Jimani. Le cimetière municipal a été emporté par les eaux.

Les grands centres touristiques dominicains (Puerto Plata, Punta Cana, Bayahibe), très prisés par les tour-opérateurs occidentaux, n'ont pas été affectés par les inondations et la situation y est actuellement normale.

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