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Honduras: 863 "enfants des rues" assassinés depuis 1998

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TEGUCIGALPA, 16 août 2001 (LatinReporters.com) - De janvier 1998 à juin 2001, 843 adolescents ont été assassinés au Honduras, selon l'organisation humanitaire nord-américaine "Casa Alianza". Abattus parfois par la police, ces "enfants des rues" appartenaient pour la plupart à des bandes juvéniles de délinquants. Rapporteur des Nations unies (ONU) aux Exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, la pakistanaise Asma Jahangir estime que "la négligence coupable" de l'Etat hondurien favorise cette tuerie de mineurs, qui se poursuit.

Lors d'une enquête de deux semaines au Honduras, Asma Jahangir a constaté que "l'immense majorité des cas ne sont pas éclaircis", mais que rien ne démontre que les exécutions extrajudiciaires soient la conséquence d'une politique d'Etat. Près de 90% des assassinats des "enfants des rues" ne sont en effet pas perpétrés par les forces de l'ordre, coupables, selon "Casa Alianza", dans 12% des cas.

Les autorités honduriennes attribuent l'essentiel de cette violence à 475 bandes juvéniles qui comptent dans le pays près de 100.000 membres. Outre la délinquance qu'elles génèrent, ces bandes s'affrontent entre elles.

Néanmoins, la fonctionnaire de l'ONU se déclare "profondément préoccupée par la fragilité des institutions (honduriennes), en particulier la justice, qui ne garantissent pas les droits pour lesquels les citoyens ont tant lutté".

Asma Jahangir dénonce également la tendance, alimentée par les médias, à attribuer aux "enfants des rues" la majorité des crimes et des délits commis au Honduras. L'envoyée des Nations unies estime à ce propos que la partie "la plus déprimante" de sa visite fut de découvrir qu'au moins deux importants médias électroniques incitaient sur Internet à l'exécution des membres des bandes de jeunes.

Le président hondurien Carlos Flores a exprimé à Asma Jahangir sa "préoccupation" pour ces assassinats. Il s'est engagé à "analyser personnellement" le dossier et à châtier les policiers qui seraient reconnus coupables.

Asma Jahangir présentera avant la fin de l'année à l'ONU un rapport sur son enquête au Honduras. Elle comprend le défi que la délinquance, notamment juvénile, représente pour le gouvernement. Néanmoins, elle invite les autorités honduriennes à agir avec modération, dans le respect des normes régissant l'usage d'armes à feu par les forces de l'ordre.

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