Accueil   |  Politique   |  Economie   |  Multimédia   |  Société   |  Pays+dossiers   | Forum 
Google
 
Web LatinReporters.com

Le Mexique part en guerre contre les tequilas pirates

VOIR AUSSI

Dossier
Mexique

MEXICO, 10 juin 2001 (LatinReporters.com) - L’industrie de la tequila et les autorités du Mexique lancent une vaste offensive internationale contre la fausse tequila pour faire respecter l’appellation d’origine de cet alcool traditionnel mexicain.

Le directeur du Conseil régulateur de la tequila (CRT), Ramon Gonzalez, affirme que le succès international du fameux alcool d’agave du Mexique favorise son imitation dans de nombreux pays. On assiste, dit-il à un " boom de la tequila illégale ".

L’appellation d’origine octroyée à la tequila il y a plus de vingt ans établit que cette boisson spiritueuse ne peut être élaborée que dans l’Etat fédéré mexicain de Jalisco et dans certaines municipalités des Etats de Guanajuato, Michoacan, Nayarit et Tamaulipas.

" L’agave weber de type bleu ", plante dont la sève distillée fournit la tequila, est originaire de ces régions du Mexique, " raison pour laquelle toute boisson produite à partir d’un autre type d’agave, dans n’importe quelle partie du monde, ne pourrait être cataloguée comme tequila " explique Ramon Gonzalez.

Tequila, qui signifie " pierre courte ", est aussi le nom de la commune de Tequila, dans l’Etat de Jalisco, où le célèbre alcool est distillé depuis plus de quatre siècles.

Les soi-disant " tequilas " localisées récemment en Israël, aux Etats-Unis, au Japon et dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique latine ne peuvent pas, légalement, être présentées sous cette appellation. Les entreprises qui les commercialisent violent les accords internationaux.

Ramon Gonzalez précise que plus de 70 marques pirates ont été détectées dans le monde, dont trois il y a quelques jours à peine en Israël. Produites, mises en bouteille et commercialisées dans l’Etat hébreux, ces tequilas frelatées israéliennes portent les noms espagnols de " Taco Taco ", " Sombrero " et " La Buena Vida ".

Aux Etats-Unis, en mai dernier, apparaissait en Californie une prétendue tequila baptisée " Agave de Africa ", importée d’Afrique du Sud. De fausses tequilas ont été découvertes aussi en Belgique, en Italie et en France.

Pour combattre la tequila illégale dans le monde, le CRT, des organismes de défense des consommateurs de divers pays et les 42 succursales de la Banque nationale du commerce extérieur du Mexique s’efforcent de détecter les appellations usurpées et de faire retirer du marché les boissons qui les portent.

En outre, dans tous les traités commerciaux qu’il négociera, le gouvernement fédéral mexicain sera attentif à la protection de l’appellation tequila.

Les alcools de marque " Tequila Rythm Dance ", " Tequilla Mabille " et " Tequila Chiapas ", élaborés sans agaves selon le CRT, sont déjà interdits , respectivement, au Japon, au Chili et au Venezuela.

Grâce à l’aide de l’Union des consommateurs d’Espagne, on a éliminé du marché ibérique les tequilas usurpées " Punico ", " Buitral " et " Chancel ".

De la bataille internationale ainsi lancée dépend peut-être l’avenir des milliers de travailleurs et des 92 producteurs mexicains qui élaborent les 622 marques de véritable tequila.

Mais tous les atouts ne sont pas dans leurs mains. Une mauvaise planification de la culture de l’agave, plante qui tarde de sept à dix ans à s’épanouir, a limité à 39,8 millions de litres la production mexicaine de tequila au premier trimestre 2001. Par rapport à la même période de l’an dernier, la baisse est de 25,6%.

Quant aux exportations des trois premiers mois de l’année, 19 millions de litres, elles ont chuté de 20,9%. De quoi, évidemment, donner le sourire aux producteurs de tequilas pirates.


  Accueil   |  Politique   |  Economie   |  Multimédia   |  Société   |  Pays+dossiers  
 

© LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
Nos textes peuvent être reproduits s'ils sont clairement attribués à LatinReporters.com avec lien actif vers notre site (ou mention de notre adresse http://www.latinreporters.com si reproduction sur support autre qu'Internet).