La "Hillary mexicaine" fait de l'ombre au président Fox
La politique a changé la vie de cette femme de 48 ans, autrefois professeur et chef de petite entreprise. Divorcée, mère de trois enfants, elle rallia en 1988 le conservateur Parti d'Action Nationale (PAN), au sein duquel elle fut rapidement séduite par le projet ...et la personnalité de Vicente Fox. Ils travaillèrent côte à côte dans l'Etat mexicain de Guanajuato, dont Vicente Fox fut le gouverneur, et lors de la campagne pour l'élection présidentielle du 2 juillet 2000, qui consacra le triomphe de Fox et la fin du règne du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), au pouvoir depuis plus de 70 ans. Marta devint alors porte-parole de la Présidence et, selon la presse locale, elle s'installa dans la résidence officielle du chef de l'Etat, Los Pinos, confirmant une relation sentimentale qui n'était plus qu'un secret de polichinelle. Le 2 juillet dernier, le jour où le président célébrait à la fois ses 59 ans et le premier anniversaire de sa victoire électorale, Marta Sahagun dit "oui" à Vicente Fox, également divorcé, lors d'une cérémonie privée consacrant leur mariage civil. A partir de ce jour, la nouvelle première dame, conseillée par des spécialistes, transforma progressivement son image. Contrairement à celles qui la précédèrent, elle avertit qu'elle n'abandonnerait pas sa véritable vocation, la politique. Mais cette volonté d'être protagoniste hérisse l'opposition. Le voyage de la première dame du Mexique le dernier week-end de juillet à Lima, où elle représenta officiellement Vicente Fox à l'investiture du président péruvien Alejandro Toledo, et son intention supposée d'y réunir un sommet des premières dames ont provoqué des remous. L'un des dirigeants du PRI, Ildefonso Guajardo, prie Marta Sahagun de se rappeler que c'est Vicente Fox, mais non elle, que le peuple mexicain a élu. Quant au député Juan Jose Garcia, du Parti de la Révolution Démocratique (PRD, gauche), il reproche au président Fox "de convertir une affaire de famille (son mariage) en question d'Etat". Par contre, selon Luis Felipe Bravo Mena, dirigeant du PAN de Vicente Fox, ces critiques "tentent de créer des conflits inutiles", la première dame du Mexique cherchant seulement un espace lui permettant de contribuer à la lutte contre la pauvreté. L'analyste Lorenzo Meyer affirme que la différence entre Marta Sahagun et ses prédécesseurs vient du fait "qu'elle s'est mariée pour faire de la politique" et que pour elle la politique n'est donc pas une conséquence accidentelle du mariage. Le style rénové affiché par la première dame en politique contraste avec le caractère conservateur de sa vie privée. Marta Sahagun admet avoir été influencée par son éducation religieuse. Selon ses propres déclarations à la presse du coeur, elle est sympathisante des Légionnaires du Christ Roi et elle partage les valeurs traditionnelles de l'épouse mexicaine. Dans une interview à la revue "Quien", elle révèle aimer s'adresser au président en lui disant "mon amour et ma vie". Elle confesse aussi qu'elle prend plaisir à cuisiner pour son mari et que, dans son désir de lui plaire, elle hésite chaque jour sur le choix des vêtements qu'elle portera. "Même à propos de ma robe de mariage, précise Marta Sahagun, je me suis demandée si elle serait du goût de Vicente". Mais le démon de la politique resurgit lorsque Marta rappelle que c'est le projet de société et de gouvernement de Vicente Fox "qui nous a unis".
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