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Mexique : les snacks du trottoir font 40.000 morts par an

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Dossier Mexique

MEXICO, 3 mai 2001 (LatinReporters.com) - Estimés à 400.00 dans l’ensemble des grandes villes du Mexique, les points de vente ambulants de nourriture brassent en noir, car sans le déclarer au fisc, plus de 3 milliards de dollars par an. Et toujours à propos de noir, couleur du deuil, ces snacks du trottoir envoient chaque année au cimetière 40.000 Mexicains foudroyés par des infections intestinales.

La sonnette d’alarme est agitée par l’Association mexicaine d’études de la consommation (Amedec). Selon elle, les tacos, tortas, huaraches, mais aussi les fritures, ragoûts et fruits de mer locaux, sans oublier les hotdogs et hamburgers, tous ces trompe-la-faim vendus à la sauvette provoquent chaque année 190 millions d’infections ou intoxications.

Le pays comptant près de 100 millions d´habitants, cela veut donc dire qu’en moyenne chaque Mexicain, nourissons et patriarches compris, se fait intoxiquer deux fois par an. Quarante mille d’entre eux le payent par un adios définitif.

L’Amedec et les autorités sanitaires reconnaissent que les snacks du trottoir sont " d’authentiques bombes bactériologiques " causant une large gamme d’infections, du simple mal au ventre jusqu’aux funestes salmonellose, typhoïde ou même choléra.

La contamination bactériologique est galopante sur des denrées exposées de longues heures à l’air libre, surtout lorsque la chaleur de l’été accélère la décomposition. Le problème est particulièrement aigu à Mexico, une nébuleuse archipolluée de dix-huit millions d’âmes. Les détritus des vendeurs ambulants de nourriture s’y amoncellent dans les rues et dans les parcs, aggravant les risques d’infection.

Mais dans un pays comptant 40% de pauvres, les snacks du trottoir sont incontournables, même si leurs clients jouent littéralement à la roulette russe.

Les vendeurs, aussi démunis que leurs clients, y trouvent aussi de quoi survivre. Le directeur d’Amedec, Arturo Lomeli, estime que tous les snacks du trottoir du Mexique font un chiffre d’affaires annuel global de 31 milliards de pesos (3,2 milliards de dollars). Rien n’étant facturé ni déclaré, ajoute Arturo Lomeli, le fisc mexicain y perd en TVA la bagatelle de 420 millions de dollars par an.

Mais qui songerait à taxer la misère? Et pourtant... Vicente Fox, le président mexicain, soulève une tempête politique en tentant d’imposer une TVA de 15% sur les produits non taxés que sont encore les livres , les médicaments et la nourriture.


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