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Mal contrôlée, l'adoption d'enfants mexicains attire les étrangers

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Dossier Mexique

MEXICO, 30 juillet 2001 (LatinReporters.com) - Le Mexique est l'un des pays offrant aux étrangers les plus grandes facilités d'adoption d'enfants, grâce notamment au manque de contrôle institutionnel et aux différences entre les législations des Etats régionaux mexicains.

Arturo Cornejo, sous-directeur en charge des adoptions au sein du Système National pour le Développement Intégral de la Famille (DIF), explique que "l'Etat (fédéral) est incapable de savoir ce que font en matière d'adoption les différents Etats (régionaux), ces derniers jouissant d'une autonomie totale en la matière".

"L'adoption d'enfants mexicains est régie par le code civil de chaque Etat (régional) et il est impossible de se mettre d'accord sur une politique uniforme" précise-t-il.

Le code civil de nombreux Etats mexicains ne précise pas les conditions que doivent réunir les demandeurs et il en résulte, selon Arturo Cornejo, qu'il ne serait pas illégal de confier des enfants à des couples non mariés, à des célibataires ou même à des homosexuels. Quoique dans ce dernier cas, indique le représentant du DIF, "approuver l'adoption serait difficile, car on veille toujours à la santé mentale du mineur et les couples gay ne sont pas considérés comme appropriés à l'éducation d'un enfant".

Néanmoins, pour les célibataires qui désirent adopter un enfant, le Mexique est le pays idéal, car trois adoptions sur dix y sont concédées à des personnes seules, essentiellement des femmes, pour autant que soit garantie la stabilité psychologique et économique de l'enfant.

L'âge des enfants pouvant être adoptés change aussi d'un Etat mexicain à l'autre. Certains permettent seulement l'adoption d'enfants de moins de trois ans. D'autres exigent que l'enfant ait plus de quatre ans.

En ce qui concerne les adoptions octroyées aux étrangers, le Mexique devrait théoriquement respecter la Convention des droits de l'enfant, selon laquelle il faut en priorité épuiser toutes les possibilités permettant à l'enfant de demeurer dans son pays natal. Mais bien que le Mexique ait ratifié cette convention internationale, ses Etats sont nombreux à ne pas l'appliquer et à faciliter l'adoption par des étrangers.

L'une des raisons est que les étrangers "sont plus ouverts, acceptant des enfants plus âgés et même malades" explique Arturo Cornejo. Selon lui, "les étrangers, surtout les Européens, préfèrent souvent adopter des enfants indigènes, ce qui est impensable pour les Mexicains".

Parmi les étrangers adoptant de petits Mexicains, les Espagnols sont les plus nombreux, suivis des Américains (Etats-Unis) et des Français. En 2000, 793 enfants mexicains furent adoptés, 692 par des citoyens du Mexique et 101 par des étrangers représentant 59 familles espagnoles, 29 américaines, 6 françaises, 6 canadiennes et une allemande.

Dans la majorité des cas, les étrangers s'adressent directement aux autorités d'Etats régionaux mexicains plutôt que de se perdre dans la bureaucratie de l'administration fédérale. Arturo Cornejo reconnaît que le "chaos" entre institutions fédérales et régionales a parfois provoqué l'octroi à plusieurs familles de l'adoption d'un même enfant.

Le contrôle des adoptions au Mexique est d'autant plus confus que les institutions d'assistance sociale, publiques et privées, répondent à des demandes sans même consulter les autorités.


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