Sommet des Amériques: Fidel Castro "admire" les casseurs de Québec
Faute d'élections libres, Cuba est l’unique pays du continent à ne pas avoir été invité au sommet, dédié surtout au lancement, en 2005, de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). De l’Alaska à la Terre de Feu, elle réunira 800 millions de consommateurs. " Au nom du peuple de Cuba, je veux exprimer notre sympathie et notre admiration... Cuba vous soutient et vous salue " a déclaré Fidel Castro dans un message lu à la télévision d’Etat peu après les incidents. Le leader cubain félicitait ainsi le millier de casseurs qui avaient attaqué à coups de cocktails Molotov, de pierres, de bouteilles et de balles de golf le périmètre de sécurité du sommet de Québec. Cette violence, qui légitimait a posteriori l’imposant et controversé déploiement de la police canadienne, a été condamnée par les pacifistes venus eux aussi s’opposer à la ZLEA en participant à Québec au "Sommet des peuples ", parallèle au sommet officiel. La police canadienne ayant répliqué avec des gaz lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc, Fidel Castro a dénoncé cette " répression honteuse contre des manifestants pacifiques... ". "Est-ce la façon dont ces gouvernements traitent leur propre peuple alors qu’ils essaient d’escroquer le monde entier en s’appelant eux-mêmes défenseurs des droits de l’homme ? " a ajouté le président cubain. Agé de 74 ans et célébrant cette année les 40 ans de la proclamation du caractère socialiste de sa révolution, Fidel Castro affirmait récemment qu’à Québec " la superpuissance hégémonique (les Etats-Unis) tentera de dicter les conditions de leur reddition aux gouvernements d’Amérique latine ". Selon lui, " la stratégie (des Etats-Unis) est d’empêcher à tout prix que Mercosur se consolide et que les pays sud-américains se développent ". Mercosur, troisième bloc commercial de la planète, est le marché commun formé en Amérique du Sud par le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. La Bolivie et le Chili y ont un statut de pays associés. A Québec, le premier ministre canadien Jean Chrétien a justifié l’exclusion de Cuba du Sommet des Amériques par l’absence de tout geste en faveur des droits de l’homme de la part du régime cubain. Et cela, a précisé Jean Chrétien, en dépit " des heures et des heures que j’ai passées à tenter de convaincre Castro de signer certaines résolutions des Nations unies sur les droits de l’homme ". Le 18 avril dernier à Genève, par 22 voix contre 20 et 10 abstentions, la Commission des droits de l’homme de l’ONU condamnait pour la dixième fois en onze ans les atteintes aux libertés à Cuba. Amnesty International a dénoncé devant la Commission le refus d’assistance médicale, en guise de représailles, à certains prisonniers politiques cubains. D’autres organisations humanitaires ont accusé à Genève le régime de Fidel Castro de harceler les militants cubains des droits de l’homme en leur interdisant de sortir du pays, en les renvoyant de leur emploi et en expulsant leurs enfants des écoles.
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