CARACAS, mercredi 3 avril 2013 (LatinReporters.com) - Le président
intérimaire Nicolas Maduro, dauphin de feu Hugo Chavez, et le candidat
de l'opposition unifiée, Henrique Capriles, ont ouvert mardi devant
des multitudes de partisans la campagne officielle (l'officieuse est en cours
depuis plusieurs semaines) pour l'élection présidentielle anticipée
du 14 avril au Venezuela.
Cette élection sera la première en 14 ans à se dérouler
sans Chavez, décédé d'un cancer le 5 mars dernier à
l'âge de 58 ans, sans avoir été investi pour le nouveau
mandat de six ans qu'il avait conquis à la présidentielle du
7 octobre 2012.
Crédité dans les sondages d'un avantage de 14 à 20 points sur son adversaire,
Nicolas Maduro est le grand favori du scrutin. Il a entamé sa campagne
dans l'État de Barinas, à Sabaneta, cité natale de Hugo Chavez,
puis dans la ville de Barinas, capitale éponyme de la région. Il s'y
est posé à nouveau en successeur désigné par
le président défunt et en héritier d'une révolution
qu'il s'est engagé à poursuivre.
"Le commandant Chavez est présent en nous, comme un père.
Nous sommes venus pour prendre un engagement auprès de cette terre
qui l'a vu naître, pour jurer de ne jamais lui faire défaut,
et pour assumer jusqu'au bout la construction du socialisme et de la révolution
bolivarienne" a déclaré M. Maduro.
Henrique Capriles avait lui convoqué ses partisans dans l'est du
pays, à Maturin, capitale de l'État de Monagas. Appelant les
électeurs au changement, il a martelé l'une de ses phrases
clés: "Je ne suis pas l'opposition, je suis la solution". Et de dénoncer,
comme dans chacun de ses meetings, l'insécurité, la corruption,
l'inflation, les pénuries et la mobilisation de ressources publiques
au profit de la campagne de Nicolas Maduro.
À la présidentielle d'octobre dernier, remportée par
Hugo Chavez avec 55,26% des voix, Henrique Capriles avait subi une défaite
honorable, étant crédité du plus haut score (44,13%) jamais obtenu
par un adversaire du leader bolivarien.
L'ombre écrasante de Chavez, déifié par le gouvernement
et par ses sympathisants, demeure le principal écueil sur la route
du candidat de l'opposition. Aussi M. Capriles ne cesse-t-il d'interpeller
"Nicolas" pour le critiquer, ne désignant Nicolas Maduro que par son
prénom, espérant de la sorte banaliser le dauphin de Chavez
et le dissocier de l'illustre disparu.
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