Accueil   |  Politique   |  Economie   |  Multimédia   |  Société   |  Pays+dossiers   | Forum 
Google
 
Web LatinReporters.com

Le FMI ajoutera 8 milliards de dollars pour sauver l'Argentine

BUENOS AIRES, 22 août 2001 (latinreporters.com) - Vive satisfaction du président argentin Fernando de la Rua. Selon lui, "l'Argentine a gagné la bataille contre les spéculateurs". Un soutien supplémentaire de huit milliards de dollars à Buenos Aires a en effet été recommandé mardi soir par le directeur du Fonds monétaire international (FMI),  Horst Koehler. Le FMI était pressé par l'Union européenne et par l'Amérique latine de ne pas abandonner l'Argentine, car son naufrage avec une dette publique de 128 milliards de dollars ferait des vagues bien au-delà de ses frontières.
SUR LE MÊME
SUJET:

L'Argentine se rapproche
de la cessation de paiements

(02.08.2001)

Une faillite de l'Argentine
menacerait la démocratie
en Amérique latine

(14.07.2001)

Page ARGENTINE

Mais le FMI pose des conditions difficiles. L'Argentine, qui avait déjà bénéficié d'une ligne de crédit de 40 milliards de dollars en décembre dernier, est priée d'appliquer rigoureusement sa récente "loi du déficit zéro" élaborée par le ministre de l'Economie Domingo Cavallo, devenu l'un des politiciens les plus impopulaires du pays.

Le déficit zéro signifie l'équilibre absolu entre les dépenses publiques et les rentrées fiscales, avec pour conséquence actuelle l'amputation de 13% des salaires des fonctionnaires et des retraites dépassant 500 pesos par mois (1 peso = 1 dollar). Mais les revenus fiscaux étant en baisse à cause d'une dépression économique qui entame sa quatrième année, la ponction sur les retraites et les salaires devrait théoriquement s'accentuer, alors que grèves et manifestations témoignent du risque d'explosion sociale. Le tiers des Argentins vit dans la pauvreté.

Le FMI veut aussi que Buenos Aires réduise ses apports au budget des provinces. Il s'agit d'une autre gageure, car 14 des 23 provinces sont dominées par l'opposition justicialiste (péroniste), qui dit non à un nouveau tour de vis social. Le Parti Justicialiste peut en outre bloquer légalement de nouvelles mesures d'austérité grâce à sa majorité au Sénat.

Des secteurs de l'Union civique radicale (UCR), le parti du président Fernando de la Rua, avaient eux-mêmes annoncé la semaine dernière qu'ils n'appuieraient plus de nouvelles lois impopulaires.

Une autre exigence du FMI est que l'Argentine négocie avec ses créanciers un rééchelonnement de sa dette. L'issue d'une telle négociation demeure une inconnue.

Enfin, par la voix de leur responsable du Commerce, Robert Zoellick, les Etats-Unis, principal actionnaire du FMI, ont invité mardi soir l'Argentine et ses partenaires du Mercosur (Brésil, Paraguay et Uruguay) à ouvrir des négociations sur le libre commerce, notamment en vue de l'instauration de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), prévue pour 2005. La ZLEA est l'une des priorités du président George W. Bush.

Washington attend ainsi de l'Argentine et de ses partenaires, soulagés par le sauvetage financier de leur voisin, un geste politique en échange de la nouvelle aide financière du FMI. L'octroi effectif de cette aide doit encore être confirmé par le directoire de l'institution monétaire, qui se réunira début septembre.


  Accueil |   Politique |   Economie |   Multimédia |   Société |   Pays+dossiers
 

© LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
Nos textes peuvent être reproduits s'ils sont clairement attribués à LatinReporters.com avec lien actif vers notre site (ou mention de notre adresse http://www.latinreporters.com si reproduction sur support autre qu'Internet).