"Ingrid Betancourt n'était pas la candidate de la paix" selon les FARCDéclarations de Raul Reyes, nº2 de la guérilla marxiste de Colombie
Ex-candidate à la présidence de la Colombie, séquestrée en pleine campagne électorale dans le sud de ce pays par les FARC, le 23 février 2002, la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt est depuis plus de deux ans prisonnière des guérilleros, qui l'utilisent pour tenter d'obtenir des concessions politiques.
Cette exclusion et l'exigence des FARC de ne négocier la libération d'otages qu'après la démilitarisation d'une zone de plus de 100.000 kilomètres carrés sont jugées inacceptables par le gouvernement du président Alvaro Uribe Velez, élu sur un programme de guerre tous azimuts contre la guérilla. Raul Reyes est souvent considéré comme le nº2 des FARC. Son interview datée du 3 mai est publiée sur le site Internet de l'agence d'extrême gauche ANNCOL (Agencia de Noticias Nueva Colombia), considérée comme une agence officieuse d'information des FARC.
-ANNCOL: "Pourquoi avez-vous retenu Ingrid Betancourt, la candidate à la présidence?" -RAUL REYES: "Ingrid, voyez-vous, on l'a retenue car elle était candidate présidentielle dans le système de gouvernement colombien. On ne savait pas qu'Ingrid Betancourt avait la nationalité française, on ne l'a appris qu'après l'avoir retenue. Mais auparavant, elle n'était pas plus qu'une candidate présidentielle du même système, avec quelques nuances, quelques différences, surtout pour faire de la politique, pour faire concurrence à l'époque à Uribe Velez [ndlr.: l'actuel président colombien], à Horacio Serpa [candidat du Parti libéral], à Lucho Garzon [candidat de la gauche non violente, actuellement maire de Bogota]. "Ingrid n'était nullement candidate de la gauche ni une candidate luttant pour une Colombie distincte de celle d'aujourd'hui, non, elle était une candidate aussi dans son droit, il faut le reconnaître, de parvenir à la présidence de la République, avec un désir d'arriver à cette présidence. "Mais elle n'était pas la candidate du peuple ni la candidate de la majorité ni la candidate opposée au modèle libéral ni la candidate de la paix. Il y a des gens qui pensent qu'elle était la candidate de la paix, ce n'est pas vrai. "Mais il se fait qu'après sa capture, des mobilisations importantes ont surgi pour sensibiliser le gouvernement à l'obtention d'un accord et ces mobilisations pour obtenir l'échange humanitaire sont salutaires, elles nous semblent très bonnes, car cela peut contribuer à un accord qui permette la libération de toutes les personnes échangeables et la libération de tous les guérilleros et guérilleras qui sont dans les prisons colombiennes contre leur volonté." Vous pouvez réagir à cet article sur notre forum
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