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Colombie: pour une légalisation internationale de la drogue

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Dossier Colombie

BOGOTA, 18 août 2001 (latinreporters.com) - Premier producteur mondial de cocaïne, la Colombie, par la voix de Carlos Holguin, président du directoire du Parti Conservateur qui gouverne le pays, propose un accord national et international pour légaliser la drogue. Selon lui, "plus la drogue est prohibée, plus son commerce est lucratif". La Colombie abrite les deux tiers des plantations de coca de la planète. Sa production annuelle de près de 600 tonnes de cocaïne est exportée pour 80% vers les Etats-Unis. Le contrôle de la cocaïne est devenu l'un des enjeux de la guerre civile qui ensanglante la Colombie depuis plus de 30 ans.

Carlos Holguin propose un accord national qui serait la base d'une campagne diplomatique de la Colombie en faveur d'un accord international sur la légalisation des stupéfiants. Les tentatives de persuasion diplomatique viseraient d'abord les autres pays andins (Venezuela, Equateur, Pérou et Bolivie), ainsi que l'Europe.

La proposition du dirigeant conservateur est lancée alors que la Colombie entre en précampagne pour les élections législatives et présidentielle de 2002. Le 16 août, vingt-quatre heures avant Carlos Holguin, le candidat présidentiel du Front social et politique (gauche démocratique), Luis Eduardo Garzon, prônait également la légalisation de la drogue.

L'un des principaux arguments en faveur de cette légalisation est que, conformément aux lois universelles du marché, la prohibition et la saisie de stupéfiants ne font qu'en augmenter le prix et les bénéfices globaux des trafiquants.

En outre, comme le rappelle souvent le président colombien Andres Pastrana (dont Carlos Holguin est un proche), la Colombie fournit l'essentiel des morts dans la lutte mondiale contre la drogue. Selon l’Institut de médecine légiste de Bogota, plus de 20.000 Colombiens ont péri l’année dernière victimes d’armes à feu.

Une telle mortalité s'explique notamment par le fait que la cocaïne est devenue le principal carburant de la guerre civile colombienne, qui a fait environ 200.000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes depuis la fin des années soixante.

Les autorités de Bogota estiment que la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), forte de 17.000 combattants bien armés, doit sa puissance aux 250 millions de dollars annuels, soit 40% de ses ressources, qu'elle retire de la production et de la commercialisation de la cocaïne. Les paramilitaires d'extrême droite, adversaires acharnés de la guérilla, luttent également pour la contrôle de plantations de coca afin d'accroître leurs ressources financières.

Dans ce contexte, une légalisation internationale des stupéfiants, qui provoquerait l'effondrement des marchés clandestins et des prix, pourrait être le chemin le plus court vers la paix en Colombie, mais aussi vers la diminution de la corruption et de la criminalité dans le monde.


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