Colombie: un enfant mourant réclame son père prisonnier de la guérillaSur cette page, pétition humanitaire aux FARC
L'insensibilité des chefs de la guérilla émeut la presse colombienne et internationale. A partir de cette page de latinreporters.com, une pétition humanitaire peut être envoyée aux commandants des FARC. Andres Felipe est cancéreux de naissance. Un rein lui fut extrait lorsqu'il avait à peine six mois, mais la métastase fut irréversible. Il a perdu aussi le poumon gauche et le droit est atteint. Les médecins s'avouent vaincus. Epuisée au chevet de son fils, sa maman, Francia Edtih Ocampo, a fait venir mardi un prêtre pour donner la communion au petit.
Reçus l'an dernier, un dessin sur un paquet vide de cigarettes et une lettre sont les derniers souvenirs qu'Andres Felipe conserve de son père. Cette année, les FARC n'ont pas permis l'échange de correspondance. "C'est un sans-coeur" estime en sanglotant la mère du garçonnet à propos du chef suprême des FARC, Manuel Marulanda. Lorsqu'au début de l'année Andres Felipe apparut sur les écrans de télévision pour supplier la guérilla de libérer son père, les commandants des FARC déclarèrent vouloir faire examiner le garçonnet, afin de vérifier l'existence de son cancer, par des médecins dans la zone démilitarisée du sud de la Colombie où le gouvernement tente de négocier la paix avec les rebelles. Andres Felipe ne pourrait supporter ce voyage, mais les FARC ont maintenu leur exigence. Ils en ont ajouté une seconde: la libération, en échange du père du garçonnet, d'un guérillero emprisonné. "Nous avons l'impression d'assister aux funérailles de l'amour et de la solidarité humaine" disent dans un message adressé aux FARC les médecins de la Société colombienne de pédiatrie. "Messieurs des Farc, supplient-ils, permettez à cet enfant de cheminer lentement, sans amertume ni désillusion, vers sa propre fin en compagnie de son père". Le président de la Colombie, Andres Pastrana, a invité publiquement cette semaine les FARC à faire preuve de compassion. Plusieurs enfants d'un collège de Cali, un conseiller municipal et l'éditeur du journal économique Portafolio proposent à la guérilla de prendre la place du policier prisonnier afin qu'Andres Felipe réalise le rêve de revoir son père. El Tiempo, le grand quotidien de Bogota, invite ses lecteurs à envoyer des pétitions humanitaires aux FARC, tandis que radios et télévisions diffusent un flot de messages de soutien au garçonnet. A l'étranger, une avalanche de messages similaires circulent sur le réseau Internet dans les pays d'Amérique latine, particulièrement en Argentine. El Nuevo Herald de Miami et l'influent journal madrilène El Pais réclament aussi la libération de Jose Norberto Perez. "Un acte humanitaire n'affaiblit pas une idée politique. Alors, pourquoi s'opposer au rêve d'Andres Felipe?" demande l'une des lettres envoyées aux Farc par les journalistes colombiens.
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