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Retombée de la coopération américano-soviétique contre le terrorisme

Cuba: Moscou ferme sa station d'espionnage - La Havane proteste


Fidel Castro
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Dossier Cuba

LA HAVANE / MOSCOU, 17 octobre 2001 (LatinReporters.com) - La fermeture de la station d'espionnage russe de Lourdes (Cuba) est un nouveau signe du rapprochement américano-soviétique favorisé par la coopération contre le terrorisme international. La station d'espionnage avait été installée dans l'île de Fidel Castro à l'époque soviétique. Son démantèlement "cette année" décidé par le président russe Vladimir Poutine, qui a invoqué "la situation politique mondiale", a été confirmé ce mercredi par un porte-parole du Kremlin.

Cuba n'accepte pas
la fermeture de la station

La décision de la Russie de fermer la station d'espionnage de Lourdes provoque la colère de Cuba, qui invoque sa sécurité pour refuser cette fermeture. Moscou et la Havane semblent au bord d'une rupture totale.

"L'accord sur le centre radioélectronique de Lourdes n'est pas annulé, étant donné que Cuba n'a pas donné son accord et il sera nécessaire que la Russie continue à négocier avec le gouvernement cubain" affirme un communiqué officiel diffusé mercredi soir par la télévision d'Etat cubaine.

"Supprimer le centre -poursuit le communiqué- est une concession au gouvernement des Etats-Unis qui représente un grave danger pour la sécurité de Cuba et dans de telles circonstances nous ne sommes pas d'accord avec l'annulation" (de l'accord russo-cubain sur le centre d'espionnage).

Le communiqué du gouvernement cubain affirme que lors de la visite à La Havane du président russe Vladimir Poutine, en décembre 2000, "le développement et la modernisation" de la station d'espionnage avaient été étudiés.

L'accord bilatéral sur l'exploitation de la station n'expire qu'en 2004. Le gouvernement de Fidel Castro pourrait tenter d'intéresser la Chine à la gestion de la station de Lourdes.

Cette éventualité supposerait que Cuba empêche la Russie de démanteler la station d'espionnage. Moscou a annoncé mercredi qu'elle le ferait "avant la fin de l'année".

"Après de longues conversations, le retrait du centre radioélectronique (de Lourdes) a été jugé utile" annonça Vladimir Poutine lors d'une réunion au ministère russe de la Défense. Moscou va aussi abandonner sa base navale au Vietnam.

Le président russe affirma que les forces armées de son pays doivent se concentrer sur des objectifs "fondamentaux" et prioritaires, sans gaspiller leurs moyens dans des "tâches secondaires".

Vladimir Poutine ajouta que la réforme militaire initiée par le Kremlin exige "d'éviter les dépenses inutiles et de se centrer sur l'efficacité de la coopération militaire internationale, compte tenu de la situation politique mondiale actuelle".

La nouvelle situation géopolitique créée par la coopération internationale contre le terrorisme islamiste est donc soit la cause réelle, soit du moins le prétexte justifiant -autant que le besoin de réduire les dépenses- la fermeture de la station d'espionnage. La décision de Vladimir Poutine signifie la fin de la présence militaire russe à Cuba et favorisera l'octroi éventuel d'aides financières américaines à Moscou.

Le président Poutine affirma néanmoins qu'il ne fallait pas y voir une distanciation à l'égard du régime cubain et il promit que la Russie continuera "à plaider en faveur de la levée du blocus économique" imposé par les Etats-Unis à Cuba.

Installé en 1964, à l'apogée de la guerre froide marquée par une forte présence militaire soviétique à Cuba, le centre d'espionnage de Lourdes a survécu à l'effondrement de l'Union soviétique. Orienté vers les Etats-Unis, il surveille notamment les mouvements de sous-marins et les télécommunications. Cuba profite des renseignements récoltés.

Pour l'usage de ces installations qui ont provoqué de nombreuses plaintes de Washington, la Russie payait jusqu'à présent au gouvernement cubain 200 millions de dollars par an. La perte de ce loyer est un coup porté à l'économie cubaine, déjà ébranlée par la chute du tourisme consécutive aux attentats du 11 septembre contre les Etats-Unis.

La construction, actuellement gelée, d'une centrale nucléaire dans la localité cubaine de Juragua (près de Cienfuegos) est un autre dossier important du contentieux américano-soviétique à propos de Cuba.

Reçu à la Havane en décembre dernier, Vladimir Poutine visita la station de Lourdes en compagnie du président cubain Fidel Castro. Ce dernier affirma alors que les relations entre Moscou et La Havane "continueront à se développer et à se fortifier".

Selon les Etats-Unis, Cuba serait l'un des pays appuyant des organisations terroristes internationales, au même titre que l'Iran, l'Irak ou la Libye.

La Havane avait condamné les attentats terroristes islamistes du 11 septembre dernier contre New York et Washington, offrant ses condoléances au peuple américain. Le gouvernement castriste avait néanmoins prétendu à cette occasion que Cuba est victime depuis 40 ans "d'actions terroristes" lancées à partir des Etats-Unis.


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