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Cuba - Castro : " Si on tente de m’arrêter, il y aura combat "

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Dossier Cuba

LA HAVANE, 28 avril 2001 (LatinReporters.com) - Le chef de l’Etat cubain, Fidel Castro, assure que " si un juge ou une quelconque autorité d’Espagne ou d’un autre pays de l’OTAN " tentent de l’arrêter comme l’a été le général chilien Augusto Pinochet, " il y aura combat ".

Il s'agit d'une réplique du président Castro, aujourd’hui dans la presse officielle cubaine, au juge espagnol Baltasar Garzon. Selon Castro, le juge Garzon admettait récemment dans le journal "Listin Diario" de Saint-Domingue avoir été requis de lancer contre lui une action en justice pour atteinte aux droits de l’homme. Le juge n’y aurait pas donné suite, considérant qu’un chef d’Etat en exercice ne peut être poursuivi. Fidel Castro attribue cette requête à " la mafia terroriste cubano-américaine " de Miami.

En 1998, pour crimes contre l’humanité, le juge Baltasar Garzon avait réclamé à la Grande-Bretagne l’extradition du général Pinochet, alors en visite privée à Londres. L’ancien dictateur chilien fut retenu un an et demi dans la capitale britannique, avant d’être renvoyé vers le Chili, où il est actuellement inculpé de complicité dans l’exécution de 57 prisonniers politiques et la disparition de 18 autres.

Fidel Castro estime " juste du point de vue moral ", mais " discutable du point de vue légal " la détention à Londres de Pinochet, " dont j’étais fermement partisan qu’il soit jugé et châtié au Chili ".

Agé de 74 ans, le président cubain affirme : " Je suis et je mourrai révolutionnaire. Si un juge ou une quelconque autorité d’Espagne ou d’un autre pays de l’OTAN tentent jamais de m’arrêter, usant de facultés arbitraires et violant des droits qui pour moi sont sacrés, qu’ils sachent d’avance qu’il y aura combat ".

" La haine universelle suscitée par Pinochet et par les crimes de la dictature argentine, estime Fidel Castro, ...ne peut justifier l’octroi aux Etats-Unis et à ses alliés du Traité de l’Atlantique Nord l’extraterritorialité de leurs lois et de leurs juges ".

Selon le dirigeant cubain, une telle extraterritorialité " serait une arme dangereuse aux mains des Etats les plus puissants contre les petits pays qui se rebellent contre leurs intérêts ". " Les leaders de n’importe quel mouvement révolutionnaire, poursuit-il, aussi éthique soit leur conduite et juste leur cause, pourraient alors être jugés par l’impérialisme, selon ses lois nationales et l’arbitraire de ses juges, souvent vénaux et corrompus ".

Fidel Castro croit nécessaire " un ordre légal mondial contre le génocide et les crimes de guerre, mais avec des normes rigoureuses et précises ", sous le contrôle de l’Assemblée générale de l’ONU, mais non de son Conseil de sécurité " aussi longtemps qu’y existera le droit de veto " dont jouissent les grandes puissances.

Le 18 avril dernier à Genève, par 22 voix contre 20 et 10 abstentions, la Commission des droits de l’homme de l’ONU condamnait pour la dixième fois en onze ans les atteintes aux libertés à Cuba.

Amnesty International a dénoncé devant la Commission le refus d’assistance médicale, en guise de représailles, à certains prisonniers politiques cubains.

D’autres organisations humanitaires ont accusé à Genève le régime de Fidel Castro de harceler les militants cubains des droits de l’homme en leur interdisant de sortir du pays, en les renvoyant de leur emploi et en expulsant leurs enfants des écoles.


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