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OMC : accord-cadre Nord-Sud sur le commerce mondial conclu à Genève

  • Rôle moteur du Brésil en faveur des pays émergents et en développement
  • L'Union européenne négociera la fin des subventions aux exportations agricoles
  • Supachai Panitchpakdi, directeur général de l'OMC
    Photo OMC
    GENÈVE, dimanche 1er août 2004 (LatinReporters.com) - Cent quarante-sept pays de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont conclu dans la nuit de samedi à dimanche à Genève un accord-cadre relançant la libéralisation du commerce mondial. Sous la pression de pays émergents ou en développement conduits par le Brésil, l'Union européenne a accepté pour la première fois le principe de l'élimination des ses subventions aux exportations agricoles. Parallèlement, les Etats-Unis devraient limiter leurs crédits aux exportations.

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    Toutefois, la véritable bataille sera la négociation prochaine des modalités d'application, secteur par secteur, voire produit par produit, des principes de l'accord-cadre. Flou, car n'énonçant donc que des principes généraux qui restent à concrétiser, l'accord de Genève n'en relance pas moins les négociations sur la mondialisation du commerce paralysées par l'échec de la 5e Conférence ministérielle de l'OMC en septembre dernier à Cancun (Mexique).

    Si le document adopté donne satisfaction au Sud dans le domaine des échanges agricoles, il prévoit en contrepartie la libéralisation des échanges des produits industriels et des services (banques, télécommunications, etc.), ainsi que "la facilitation des échanges" (expression recouvrant notamment la rationalisation des procédures douanières) afin d'ouvrir davantage les pays du Sud aux produits des pays développés.

    Pourcentages et calendriers d'application restent à négocier. En outre, tant les pays développés que ceux en développement pourront désigner certains produits "sensibles" qui continueraient à être protégés par des droits de douane plus élevés que la moyenne.

    Le directeur général de l'OMC, le Thaïlandais Supachai Panitchpakdi, parle d'accord "historique". Il espère que la concrétisation des principes énoncés à Genève sera négociée dès à présent pour assurer la réussite de la prochaine réunion ministérielle de l'OMC, en décembre 2005 à Hong-Kong.

    Au nom d'un groupe de pays en développement ou émergents surnommé le G-20, le Brésil et l'Inde négocièrent à huis clos avec les Etats-Unis et l'Union européenne afin d'obtenir à Genève un accord équilibré. Surgi de manière inattendue en septembre à la réunion de Cancun, le G-20, qui inclut aussi le géant chinois, a réussi à maintenir son unité que l'on prédisait éphémère. Il se révèle efficace pour rééquilibrer le commerce mondial au profit des pays du Sud. Ces derniers affirment que leurs paysans sont ruinés par les subventions du Nord aux exportations agricoles.  

    Cheville ouvrière du G-20, le ministre brésilien des Relations extérieures, Celso Amorim, croit que l'accord de Genève marque "le début de la fin des subventions agricoles" et qu'il est "bon pour la justice sociale". Selon le ministre indien du Commerce, Kamal Nath, "les pays développés ont reconnu qu'un commerce agricole fortement subventionné n'est pas du libre-échange".

    "Le temps est révolu où l'OMC était dirigée par les nations les plus puissantes du monde. Les pays en développement ont réussi à créer un équilibre des pouvoirs" reconnaît le commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy.

    Les négociations des prochains mois pour concrétiser le cadre général dessiné à Genève montreront si les concessions des pays du Nord sont réelles ou simplement tactiques.

    Pays le plus réticent à la disparition des subventions aux exportations agricoles, la France, par la voix de son ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, estime que "les discussions qui vont préciser les termes de l'accord seront déterminantes pour parvenir à un résultat conforme aux intérêts de l'Union européenne. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir"...

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