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Le non résiste mieux à Guayaquil
Equateur: oui massif à la Constitution socialiste de Rafael Correa

QUITO, lundi 29 septembre 2008 (LatinReporters) 11h15 GMT - "Le triomphe écrasant de la nouvelle Constitution" au référendum du 28 septembre a été revendiqué par le président de l'Equateur, Rafael Correa, allié socialiste de son homologue vénézuélien Hugo Chavez. Il a lancé un appel à l'unité à ceux ayant voté non "de bonne foi". Le non résiste mieux à Guayaquil, poumon économique du pays.

Le président Rafael Correa
(Photo Presidencia de la República)
Après dépouillement de 80,24% des bulletins de vote, le oui totalisait lundi matin 63,86% des suffrages, contre 28,29% de non, selon le Tribunal suprême électoral. Les votes nuls et blancs se partagent le reste. La participation surpasse 75% des 9,7 millions d'électeurs inscrits.

Le président Correa n'avait pas attendu les premiers chiffres officiels. Il avait clamé victoire lorsque, dès la fermeture des bureaux de vote, dimanche à 17h locales, trois sondages distincts diffusés par des chaînes de télévision octroyaient au oui un score compris entre 62,8 et 70%.

"Aujourd'hui l'Equateur a décidé d'être un nouveau pays, les vieilles structures ont été vaincues. C'est la confirmation de cette révolution citoyenne que nous avons offerte au peuple en 2006" déclarait alors le chef de l'Etat, se référant à l'année de son élection.

Offrant sa "gratitude à Dieu, qui a toujours accompagné les hommes aux intentions justes", le président Correa s'exprimait dans sa ville natale de Guayaquil, grand port du Pacifique et poumon économique de l'Equateur, à 280 km au sud-ouest de Quito. Le choix de cette ville comme quartier général de la soirée électorale était politique.

Car Guayaquil, avec son maire social-chrétien Jaime Nebot, figure de proue de l'opposition, apparaissait avant le scrutin comme une possible citadelle du non à la Constitution. Cette crainte pourrait se confirmer. Dans la province de Guayas, dont Guayaquil est le chef-lieu, le non l'emportait en effet lundi matin avec 46,91% des suffrages, contre 45,76% de oui, après dépouillement de 68,52% des bulletins de vote locaux.

Rafael Correa et son allié vénézuélien Hugo Chavez ont prétendu ces dernières semaines qu'une victoire à Guayaquil du non à la nouvelle Constitution risquerait de servir de prétexte à un séparatisme semblable à celui qu'ils attribuent aux riches départements orientaux de la Bolivie du président Evo Morales. L'axe socialiste Quito-Caracas-La Paz a plusieurs fois accusé les Etats-Unis d'exacerber le régionalisme, y compris dans l'Etat pétrolier vénézuélien de Zulia, pour mettre en difficulté les présidents Correa, Chavez et Morales.

Rafael Correa a semblé écarter de son appel à l'unité ceux qui "devront rendre des comptes" pour avoir "menti et tenté de tromper" les électeurs pendant la campagne référendaire.

Le patronat, la démocratie chrétienne, divers médias, l'Eglise, le parti Société patriotique de l'ex-président Lucio Gutierrez et certains notables locaux, dont Jaime Nebot, s'en étaient pris, pendant la campagne, aux vices supposés qu'ils prêtent à la Constitution: excès d'étatisme et de collectivisme, centralisme abusif, pouvoirs dictatoriaux octroyés au président, réduction de la liberté des médias et porte ouverte à l'avortement.

A la veille du scrutin, Rafael Correa affirmait que l'Equateur allait "choisir entre deux mondes, deux systèmes, deux propositions de développement complètement différentes", c'est-à-dire entre le néolibéralisme et le "socialisme du 21e siècle".

Si le mot "socialisme" est paradoxalement inexistant dans la nouvelle Constitution, celle-ci n'en remplace pas moins l'économie de marché par un "système économique social et solidaire", dans lequel la propriété privée est relativisée par d'autres formes de propriétés -communautaire, de l'Etat, associative, coopérative, mixte- toutes sujettes à l'accomplissement d'une fonction à la fois "sociale" et liée au "milieu ambiant".

S'imposant aux multinationales, l'Etat se réserve dans la nouvelle Charte suprême "le droit d'administrer, de réguler, de contrôler et de gérer les secteurs stratégiques", définis comme "l'énergie sous toutes ses formes, les télécommunications, les ressources naturelles non renouvelables, le transport et le raffinage des hydrocarbures, la biodiversité et le patrimoine génétique, le spectre radioélectrique, l'eau, et les autres que détermine la loi". La plupart de ces secteurs sont en outre déclarés "propriété inaliénable de l'Etat".

La Constitution garantit aussi la gratuité de la justice et des réseaux publics d'éducation et de santé.

Au mandat présidentiel unique de quatre ans se substitue le droit de briguer deux mandats, consécutifs ou non. Cette nouvelle norme constitutionnelle s'appliquera à partir des élections générales anticipées, présidentielle et législatives, qui seront convoquées début 2009. Le président Correa pourrait donc se perpétuer au pouvoir jusqu'en 2017 si les électeurs continuent à lui faire confiance.

Nouvelles constitutions socialisantes et longévité accrue au pouvoir sont des aspirations communes à la gauche dite radicale incarnée en Amérique du Sud par les présidents Hugo Chavez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie) et Rafael Correa. Les trois chefs d'Etat se réuniront mardi au Brésil, dans la ville de Manaus, pour y étudier avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva des projets d'intégration économique régionale.


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