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L'ETA frappe la télévision basque et le nationalisme modéré
  
MADRID, jeudi 1er janvier 2009 (LatinReporters.com) - L'organisation indépendantiste basque d'extrême gauche ETA, secouée récemment par les arrestations successives de plusieurs dirigeants repliés en France, a terminé l'année 2008 en faisant exploser le 31 décembre une fourgonnette piégée contre le siège de la télévision publique basque EiTB à Bilbao (nord de l'Espagne). Le nationalisme modéré est visé.

Soufflant les fenêtres de l'édifice à 11h05 locales, l'attentat a provoqué d'importants dégâts matériels, mais n'a fait aucun blessé. Le siège d'EiTB et la zone environnante avaient été évacués à temps après un appel téléphonique effectué au nom de l'ETA pour avertir de l'imminence de l'explosion, qui a pu ainsi être filmée.

Dès l'après-midi, les émissions de l'EiTB retrouvaient néanmoins une apparente normalité. Le bâtiment frappé héberge aussi les antennes basques de plusieurs médias espagnols, dont la télévision Antena 3 et le journal El Mundo, ainsi que la rédaction du quotidien basque Deia, proche du Parti nationaliste basque (PNV, centre droit). Ce parti domine le gouvernement régional présidé par Juan José Ibarretxe. Le 1er mars 2009, des élections renouvelleront le Parlement basque et celui de la Galice.

"Cet attentat contre le nouveau siège de la télévision autonome basque est aussi une nouvelle attaque contre le monde nationaliste", après l'assassinat le 3 décembre d'un entrepreneur nationaliste basque, Ignacio Urria Mendizabal, a déclaré à l'AFP le journaliste basque Gorka Landaburu, directeur de l'hebdomadaire Cambio 16.

"La télévision basque est une télévision publique et plurielle, mais liée au gouvernement basque et en particulier au Parti nationaliste basque qui gouverne ici depuis 25 ans. Aujourd'hui, les jeunes de l'ETA n'ont plus aucune pudeur à s'attaquer au nationalisme modéré", a estimé ce spécialiste, lui-même visé par un attentat en 2001.

L'organisation clandestine a l'habitude de marquer les fins d'années par des attentats. Le plus retentissant remonte au 30 décembre 2006: une puissante explosion avait tué deux Equatoriens dans un parking de l'aéroport de Madrid, torpillant le dialogue engagé six mois plus tôt entre l'ETA et le gouvernement socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero.
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