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Initiative hispano-britannique pour l'union de l'Europe et des Etats-Unis contre l'Irak et le terrorisme

Europe-Espagne-Irak: l'Appel des huit (texte intégral) vise l'antiaméricanisme et l'axe franco-allemand

José Maria Aznar, Président du gouvernement espagnol
Photo Presidencia del Gobierno
MADRID, mardi 4 février 2003 (latinreporters.com) - Considéré comme une rebuffade envers le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder, voici le texte (au bas de cet article) de l'appel à l'unité transatlantique contre l'Irak de Saddam Hussein et contre le terrorisme publié le 30 janvier dans une douzaine de journaux de divers pays d'Europe. Signé par sept chefs de gouvernement et un chef d'Etat européens, cet "Appel des huit" prend le contre-pied d'un antiaméricanisme désormais commun sur le Vieux Continent.

Les signataires sont Tony Blair (Royaume-Uni), José Maria Aznar (Espagne), Silvio Berlucosni (Italie), José Manuel Durão Barroso (Portugal), Anders Fogh Rasmussen (Danemark), Leszek Miller (Pologne), Peter Medgyessy (Hongrie) et Vaclav Havel (Président de la République Tchèque).

VOIR AUSSI

Page Espagne

Résolution 1441 du Conseil
de sécurité sur l'Irak

(en pdf)

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Trois autres pays européens -Slovaquie, Estonie et Lettonie- se sont solidarisés avec les signataires de l'appel après sa publication.

Quelques jours plus tôt, le couple franco-allemand retrouvait un souffle nouveau en célébrant le 40e anniversaire du Traité de l'Elysée signé en 1963 par de Gaulle et Adenauer. Le président Chirac et le chancelier Schröder réaffirmaient alors implicitement -et certains de leurs ministres explicitement- que l'axe franco-allemand demeurait, à leurs yeux, la colonne vertébrale de l'Union européenne sur le point de s'élargir à dix nouveaux pays. MM. Chirac et Schröder enrobaient leurs projets bilatéraux d'intégration d'un pacifisme dirigé contre le bellicisme affiché par les Etats-Unis à l'égard du président irakien Saddam Hussein.

L'Appel des huit est une réponse inattendue et puissante à cette prétention hégémonique de la France et de l'Allemagne en Europe. Signé ou approuvé par onze pays totalisant 250 millions d'habitants de la future Union européenne des 25, l'Appel montre -et c'est une découverte- que des axes alternatifs peuvent désormais mettre sur la défensive, voire sur la touche, le couple franco-allemand.

La défense du lien transatlantique, de plus en plus dédaigné par Paris et Berlin, mais présenté comme "garantie de notre liberté" par les signataires de l'Appel, a précipité la rébellion. Pour la première fois, un barrage institutionnel d'une telle ampleur s'oppose à l'antiaméricanisme en expansion sur le Vieux Continent.

Comme le président George W. Bush, les signataires de l'Appel croient que "la combinaison des armes de destruction massive et du terrorisme suppose une menace aux conséquences incalculables", combinaison et menace dont Saddam Hussein serait coupable. Néanmoins, même de nombreux partisans d'une guerre préventive (autre concept nouveau aux conséquences imprévisibles dans les relations internationales contemporaines) souhaiteraient des preuves irréfutables contre l'Irak avant de l'agresser.

Les signataires de l'Appel des huit sont accusés de torpiller, sans avis ni concertation communautaire préalables, la cohésion et la politique étrangère encore balbutiante de l'Union européenne. Ils répliquent qu'ils ne sont pas plus coupables que la France et l'Allemagne lorsqu'elles parlent au nom de l'Europe sans consulter davantage leurs partenaires. A cet égard, les déclarations suivantes de dirigeants espagnols reflètent sans doute la pensée des autres signataires de l'Appel:

José Maria Aznar, président du gouvernement espagnol: "Lorsque la France et l'Allemagne expriment une position, c'est sans doute très important, mais cela ne suppose pas le consensus européen" (2 février 2003).

Ana Palacio, ministre espagnole des Affaires extérieures: "A partir d'un européisme convaincu, il n'est pas facile de ne pas sursauter à la lecture de la Déclaration franco-allemande du 40e anniversaire du Traité de l'Elysée, qui propose des projets... non exempts d'un unilatéralisme d'exclusion... C'est le cas, par exemple, de l'harmonisation du droit entre la France et l'Allemagne; ou du projet d'une citoyenneté franco-allemande partagée, que nous devrons soupeser avec un soin exquis pour qu'elle n'affecte pas négativement le projet commun de citoyenneté européenne ; ou de l'adoption de stratégies bilatérales dans des forums internationaux, et spécifiquement le Conseil de sécurité des Nations Unies, obviant à toute référence à une concertation avec leurs partenaires européens". (3 février 2003).

Nous présentons la version espagnole de l'Appel des huit, précédée de sa traduction française, l'espagnol étant la langue du projet initial attribué à José Maria Aznar par le quotidien britannique "The Times" et par des sources politiques consultées à Madrid. Le dirigeant espagnol communiqua sa première mouture de l'Appel à son homologue britannique Tony Blair. Tous deux proposèrent ensuite à d'autres chefs de gouvernement de signer le texte, ouvert à des retouches successives jusqu'à sa publication.

Le journal américain "The Wall Street Journal" aurait enclenché le processus en sollicitant, à propos de la crise irakienne, des articles d'opinion de plusieurs dirigeants européens, dont José Maria Aznar. Ce dernier eut l'idée d'un article unique, qui devint ce que la presse appelle l'Appel des huit.

Traduction française de l'Appel des huit

"Le lien unissant les Etats-Unis et l'Europe, ce sont les valeurs que nous partageons: la démocratie, la liberté individuelle, les droits de l'homme et l'Etat de droit. Ces valeurs ont traversé l'Atlantique avec ceux qui embarquèrent en Europe et aidèrent à créer ce que sont maintenant les Etats-Unis d'Amérique. Aujourd'hui, ces valeurs sont plus menacées que jamais. Les attaques du 11 septembre nous ont montré jusqu'où les terroristes -les ennemis de nos valeurs communes- sont prêts à aller pour les détruire. Ces atrocités furent une attaque contre tous. La réaction des gouvernements et des peuples d'Europe et d'Amérique du Nord, défendant avec fermeté ces principes, a montré la force de nos convictions. Aujourd'hui plus que jamais le lien transatlantique est une garantie de notre liberté.

La relation entre l'Europe et les Etats-Unis a survécu à l'épreuve du temps. Grâce au courage, à la générosité et à la vision de futur des Nord-Américains, l'Europe échappa aux deux formes de tyrannie qui ont dévasté notre continent durant le 20ème siècle: le national-socialisme et le communisme. Grâce aussi à la coopération continue entre l'Europe et les Etats-Unis, nous avons pu garantir la paix et la liberté sur notre continent. La relation transatlantique ne doit pas se convertir en victime des tentatives constantes de l'actuel régime irakien de menacer la sécurité mondiale.

Dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais, il est vital que nous préservions cette unité et cohésion. Nous savons que le succès dans la lutte quotidienne contre le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive exige le maintien d'une détermination sans faille et d'une ferme cohésion internationale de la part de tous les pays pour qui la liberté est le bien le plus précieux.

Le régime irakien et ses armes de destruction massive représentent une menace claire pour la sécurité mondiale. Les Nations Unies l'ont reconnu expressément. Nous sommes tous liés par la résolution 1441 du Conseil de sécurité, adoptée à l'unanimité. Depuis, lors du Sommet de l'OTAN de Prague et du Conseil européen de Copenhague, nous, les Européens, avons réitéré notre soutien à la résolution 1441, notre vœu de suivre la voie de l'ONU et notre soutien au Conseil de sécurité.

Nous avons envoyé ainsi le message clair, ferme et sans équivoque que nous voulons libérer le monde du danger que supposent les armes de destruction massive de Saddam Hussein. Nous devons rester unis et persister pour que le régime irakien soit désarmé. La solidarité, la cohésion et la détermination de la communauté internationale sont notre meilleur espoir d'y parvenir pacifiquement. Notre force réside dans l'unité.

La combinaison des armes de destruction massive et du terrorisme suppose une menace aux conséquences incalculables. Nous devons tous nous sentir préoccupés. La résolution 1441 est la dernière chance de Saddam Hussein de désarmer en usant de moyens pacifiques. L'opportunité d'éviter une confrontation plus grave lui appartient. Hélas, les inspecteurs en désarmement des Nations Unies ont confirmé que Saddam Hussein maintient son attitude habituelle de tromperie, de rejet et de non-respect des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

L'Europe ne reproche rien au peuple irakien. Il est de fait la première victime du régime brutal actuel. Notre but est de sauvegarder la paix et la sécurité mondiales en s'assurant que ce régime livre ses armes de destruction massive. Nos gouvernements ont la responsabilité commune de faire face à cette menace. Sinon, nous serions coupables de négligence envers nos citoyens et le monde entier.

La Charte des Nations Unies charge le Conseil de sécurité de la mission de préserver la paix et la sécurité internationales. Pour cela, il est essentiel que le Conseil de sécurité maintienne sa crédibilité en assurant la pleine efficacité de ses résolutions. Nous ne pouvons pas tolérer qu'un dictateur viole systématiquement ces résolutions. Si elles ne sont pas respectées, le Conseil de sécurité perdra sa crédibilité et la paix mondiale en pâtira. Nous sommes convaincus que le Conseil de sécurité sera à même d'assumer ses responsabilités."

Version espagnole de l'Appel des huit

"El vínculo que une a los Estados Unidos y a Europa son los valores que compartimos: la democracia, la libertad individual, los derechos humanos y el Estado de derecho. Quienes zarparon de Europa y ayudaron a crear lo que ahora son los Estados Unidos de América llevaron con ellos estos valores al otro lado del Atlántico. Hoy estos valores están más amenazados que nunca. Los ataques del 11 de septiembre nos enseñaron hasta dónde están dispuestos a llegar los terroristas, los enemigos de estos valores comunes, en su afán de destruirlos. Estas atrocidades fueron un ataque contra todos. La reacción de los Gobiernos y de los pueblos de Europa y Norteamérica, defendiendo con firmeza estos principios, mostró la fuerza de nuestras convicciones. Hoy más que nunca el vínculo transatlántico es una garantía de nuestra libertad.

La relación entre Europa y los Estados Unidos ha sobrevivido al paso del tiempo. Gracias al valor, la generosidad y la visión de futuro de los norteamericanos, Europa se libró de las dos formas de tiranía que han devastado nuestro continente en el siglo XX: el nacionalsocialismo y el comunismo. Gracias también a la continua cooperación entre Europa y los Estados Unidos hemos podido garantizar la paz y la libertad en nuestro continente. La relación transatlántica no debe convertirse en una víctima de los constantes intentos del actual régimen iraquí de amenazar la seguridad mundial.

En el mundo de hoy, más que en ningún otro momento, es vital que preservemos esa unidad y cohesión. Sabemos que el éxito en la lucha cotidiana contra el terrorismo y la proliferación de armas de destrucción masiva exige que todos los países para los que la libertad es el bien más preciado mantengamos una determinación sin fisuras y una firme cohesión internacional.

El régimen de Irak y sus armas de destrucción masiva representan una amenaza clara para la seguridad mundial. Así lo han reconocido expresamente las Naciones Unidas. Todos estamos obligados por la Resolución 1.441 del Consejo de Seguridad, aprobada por unanimidad. Desde entonces, en la Cumbre de la OTAN de Praga y en el Consejo Europeo de Copenhague, los europeos hemos reafirmado nuestro apoyo a la Resolución 1.441, nuestro deseo de proseguir por el camino de la ONU y nuestro apoyo a su Consejo de Seguridad.

Hemos enviado así un mensaje claro, firme e inequívoco de liberar al mundo del peligro que supone la posesión por parte de Sadam Husein de armas de destrucción masiva. Debemos permanecer unidos insistiendo en el desarme del régimen iraquí. La solidaridad, cohesión y determinación de la comunidad internacional constituyen nuestra mejor esperanza de conseguirlo de forma pacífica. Nuestra fuerza está en la unidad.

La combinación de armas de destrucción masiva y terrorismo supone una amenaza de consecuencias incalculables. Todos debemos sentirnos preocupados. La Resolución 1.441 es la última oportunidad que tiene Sadam Husein de desarmarse por medios pacíficos. En sus manos está impedir una confrontación mayor. Por desgracia, los inspectores de armas de la ONU han confirmado que Sadam Husein sigue manteniendo la misma actitud de siempre: engaño, rechazo e incumplimiento de las Resoluciones del Consejo de Seguridad de la ONU.

Europa no tiene nada en contra del pueblo iraquí. De hecho, es la primera víctima del actual régimen brutal. Nuestro objetivo es salvaguardar la paz y la seguridad mundiales asegurando que este régimen entrega sus armas de destrucción masiva. Nuestros Gobiernos comparten una misma responsabilidad: plantar cara a esta amenaza. Si no lo hacemos seremos negligentes con nuestros propios ciudadanos y con el mundo.

La Carta de las Naciones Unidas encomienda al Consejo de Seguridad la tarea de preservar la paz y la seguridad internacionales. Para ello es esencial que el Consejo de Seguridad mantenga su credibilidad a través de la eficacia plena de sus Resoluciones. No podemos tolerar que un dictador viole sistemáticamente estas Resoluciones. Si éstas no se cumplen la credibilidad del Consejo desaparece y, por tanto, la paz mundial se verá afectada. Estamos convencidos de que el Consejo de Seguridad sabrá hacer frente a sus responsabilidades."

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