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Espagne - Facture terroriste de l'ETA: 12 milliards d'euros depuis 1970

Explosion contrôlée d'une voiture piégée, l'arme la plus meurtrière des séparatistes basques de l'ETA
Photo Dirección General de la Policía
MADRID, mardi 28 décembre 2004 (LatinReporters.com) - La facture directe du terrorisme des séparatistes basques de l'ETA s'élève à huit milliards d'euros pour la décennie 1994-2003, à trois autres milliards entre 1970 et 1993 et à plus de 600 millions en 2004, soit au total près de 12 milliards d'euros en un tiers de siècle selon une étude élaborée par le juge espagnol Baltasar Garzon.

Célèbre pour les poursuites qu'il a ouvertes contre d'anciens dictateurs sud-américains, le juge a rédigé son étude à partir de rapports d'institutions policières, administratives, politiques, universitaires et du secteur des assurances.

En août 2002, le juge Garzon avait ordonné la suspension judiciaire, suivie d'une interdiction pure et simple, du parti indépendantiste basque Batasuna, pour appartenance supposée au "conglomérat terroriste" dirigé par l'ETA. Les attentats des séparatistes ont fait quelque 840 morts et 2.400 blessés depuis 1968.

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Résumée mardi par le quotidien madrilène El Pais, l'étude du magistrat comptabilise les rançons payées pour la libération d'otages de l'ETA, l'impôt révolutionnaire exigé sous menace par les indépendantistes à diverses entreprises et professionnels indépendants, les indemnités payées aux victimes d'attentats et à leur famille, le coût des escortes de protection, du déploiement d'unités policières antiterroristes, de l'incarcération de centaines de membres de l'ETA et des dommages causés par les attentats

Le coût cumulé, année par année, de la fermeture en 1981 du chantier de la centrale nucléaire basque de Lemoniz, dont le personnel et les installations subirent plusieurs attentats de l'ETA, s'élève à lui seul à l'équivalent de 5,8 milliards d'euros, dont 3,5 milliards imputés à la décennie 1994-2003.

Les contribuables espagnols devraient encore payer au cours des 25 prochaines années des indemnités octroyées par l'Etat à la société d'électricité Iberduero, promotrice de la centrale de Lemoniz.

Après ce chapitre sans précédent dans le monde d'une centrale nucléaire abandonnée pour cause d'attentats, ce sont les frais exceptionnels de la mobilisation policière (1,3 milliard d'euros) et de la garde civile (1,2 milliard) qui alourdissent le plus la facture terroriste de l'ETA au cours de la décennie 1994-2003.

Lors de la même décennie, les indemnités et pensions extraordinaires accordées aux victimes du terrorisme basque ou à leurs proches s'élèvent à 694 millions d'euros.

Une facture indirecte des attentats de l'ETA consiste en pertes infligées au produit intérieur brut du Pays basque. L'étude du juge Garzon avance le chiffre global de 89,8 milliards d'euros, mais l'imputation de ce chiffre à l'activité des indépendantistes est peut-être plus une hypothèse qu'une certitude.

Avec un total équivalant à 42 millions d'euros, les rançons versées pour la libération de personnes séquestrées auraient été la principale source de financement de l'ETA entre 1978 et 1992, selon une étude couvrant cette période élaborée par l'Université du Pays basque et reprise dans l'étude du juge Garzon.

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