Espagne - Facture terroriste de l'ETA: 12 milliards d'euros depuis 1970
Célèbre pour les poursuites qu'il a ouvertes contre d'anciens dictateurs sud-américains, le juge a rédigé son étude à partir de rapports d'institutions policières, administratives, politiques, universitaires et du secteur des assurances. En août 2002, le juge Garzon avait ordonné la suspension judiciaire, suivie d'une interdiction pure et simple, du parti indépendantiste basque Batasuna, pour appartenance supposée au "conglomérat terroriste" dirigé par l'ETA. Les attentats des séparatistes ont fait quelque 840 morts et 2.400 blessés depuis 1968.
Le coût cumulé, année par année, de la fermeture en 1981 du chantier de la centrale nucléaire basque de Lemoniz, dont le personnel et les installations subirent plusieurs attentats de l'ETA, s'élève à lui seul à l'équivalent de 5,8 milliards d'euros, dont 3,5 milliards imputés à la décennie 1994-2003. Les contribuables espagnols devraient encore payer au cours des 25 prochaines années des indemnités octroyées par l'Etat à la société d'électricité Iberduero, promotrice de la centrale de Lemoniz. Après ce chapitre sans précédent dans le monde d'une centrale nucléaire abandonnée pour cause d'attentats, ce sont les frais exceptionnels de la mobilisation policière (1,3 milliard d'euros) et de la garde civile (1,2 milliard) qui alourdissent le plus la facture terroriste de l'ETA au cours de la décennie 1994-2003. Lors de la même décennie, les indemnités et pensions extraordinaires accordées aux victimes du terrorisme basque ou à leurs proches s'élèvent à 694 millions d'euros. Une facture indirecte des attentats de l'ETA consiste en pertes infligées au produit intérieur brut du Pays basque. L'étude du juge Garzon avance le chiffre global de 89,8 milliards d'euros, mais l'imputation de ce chiffre à l'activité des indépendantistes est peut-être plus une hypothèse qu'une certitude. Avec un total équivalant à 42 millions d'euros, les rançons versées pour la libération de personnes séquestrées auraient été la principale source de financement de l'ETA entre 1978 et 1992, selon une étude couvrant cette période élaborée par l'Université du Pays basque et reprise dans l'étude du juge Garzon. Vous pouvez réagir à cet article sur notre forum
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