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Espagne - avortement : vie humaine moins protégée que la faune selon l'Eglise | ||||
MADRID, mardi 17 mars 2009 (LatinReporters.com) - Sur un énorme panneau publicitaire, un
jeune lynx ibérique porte l'inscription "lynx protégé" qui atteste de la protection
totale de son espèce en Espagne. A ses côtés, un bébé interroge
"Et moi?...", ajoutant aussitôt "Protégez ma vie!". C'est l'image choc diffusée par
l'Eglise espagnole dans sa campagne contre une libéralisation accrue de l'avortement
projetée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero.
Présentée à la presse par Mgr Juan Antonio Martinez Camino, secrétaire et porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole (CEE), la campagne, qui se poursuivra jusqu'à la fin du mois de mars, s'appuie sur 1.300 panneaux publicitaires dressés dans 37 villes espagnoles, 30.000 affiches placardées à l'entrée des églises et dans tous les types de centres catholiques et huit millions de dépliants distribués au grand public. Sur tous ces supports est omniprésente l'image comparative de la protection de la vie du bébé et du lynx.
Le porte-parole de la CEE a rappelé que le Code pénal espagnol prévoit jusqu'à des peines de prison contre ceux qui portent atteinte à la faune et la flore protégées. Il n'a pas répondu à la question de savoir si ce rappel équivalait à la suggestion d'emprisonner les personnes impliquées dans un avortement. Le ministre socialiste de la Santé, Bernat Soria, a réagi en reprochant à l'Eglise de "suivre un chemin distinct de celui de la société". Néanmoins, un millier de scientifiques et d'intellectuels espagnols, dont de nombreux professeurs de diverses universités publiques, ont souscrit le 17 mars à une "Déclaration de Madrid" qui s'oppose non seulement au projet de réforme de l'actuelle législation sur l'avortement, mais aussi à l'avortement lui-même. Ils considèrent que, scientifiquement, la vie humaine existe dès le moment de la fécondation. Quant au Parti Populaire (PP, conservateur), principale force d'opposition, il ne s'oppose apparemment qu'à une libéralisation accrue de l'avortement. Les points les plus polémiques du projet gouvernemental coordonné par la jeune ministre de l'Egalité, la socialiste Bibiana Aido, sont l'avortement libre jusqu'à la 14ème semaine de la grossesse et la faculté octroyée aux adolescentes mineures de se faire avorter sans consentement parental dès l'âge de 16 ans. La loi actuelle, qui remonte à 1985, autorise l'avortement jusqu'à la 12ème semaine en cas de viol, jusqu'à la 22ème semaine en cas de malformation du foetus et à tout moment de la grossesse si un médecin certifie que la santé physique ou mentale de la mère est en péril. La vaste majorité des quelque 100.000 avortements pratiqués chaque année en Espagne tombe dans cette dernière catégorie, selon l'Association des cliniques d'avortement accréditées. Photos Conferencia Episcopal Española | ||||
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