Le Guatemala se dollarise le 1er mai
La " Loi de libre négociation des devises ", approuvée en décembre dernier par le Congrès, entrera en vigueur mardi à 00h00. Elle ne prévoit pas une dollarisation absolue comme au Salvador et en Equateur, pays qui ont décrété la disparition de leur monnaie nationale. De nombreux observateurs croient cependant qu’il s’agit d’un premier pas dans cette direction. Le dollar cohabitera avec le quetzal, comme il le fait avec le peso en Argentine et le balboa au Panama. De manière large, la nouvelle loi établit la liberté d’utiliser des devises et d’autres espèces, tel l’or, pour les opérations d’achat, de vente, de transfert, etc. Cette loi libéralise donc aussi l’ouverture de comptes en monnaies étrangères et toutes opérations à partir de ceux-ci. Mais le dollar américain bénéficiera, lui, de l’usage généralisé approuvé par les législateurs. L’économiste Carlos Ralon, du Centre d’investigations économiques nationales, y voit un pas important vers la modernisation monétaire et financière du Guatemala., Selon lui, la nouvelle loi accroît la sécurité juridique des transactions financières. Il croit par ailleurs que le dollar n’éliminera pas à court terme le quetzal, bien que, ajoute-t-il, de nombreux Guatémaltèques convertiront probablement en dollars leurs avoirs bancaires. La " Loi de libre négociation des devises " entre en vigueur au moment où prennent force les effets du traité de libre commerce signé l’an dernier par le Guatemala avec le Mexique. Les économistes estiment que ce traité, qui inclut aussi le Honduras et le Salvador, peut servir d’accélérateur à l’usage du dollar dans les transactions financières. L’impact de la dollarisation sur le développement économique n’a pas encore été calculé pour cette année. Le gouvernement prévoit une croissance du PIB (produit intérieur brut) de 3,9 % et une inflation maîtrisée entre 4 et 6%. Appuyée par le Front républicain guatémaltèque (droite) du président Alfonso Portillo, la nouvelle loi avait été critiquée au Congrès par l’Alliance nouvelle nation (gauche), qui y voit une perte de la souveraineté nationale. La Centrale générale des travailleurs du Guatemala devrait profiter des manifestations du 1er mai pour confirmer son opposition à la dollarisation.
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